atelier-innovationEn partenariat avec le Women’s Forum

Nous savons tous ce qu’est une innovation, celle rendue publique ou mise sur le marché. Ce qui est moins évident, c’est tout ce qui se passe avant cette mise sur le marché. Comment stimule-t-on les idées? Comment développe-t-on des produits ou services pour des marchés qui n’existent parfois pas encore?

Pour innover, des processus doivent être implémentés. Pour les grandes entreprises, ces processus doivent être différents, parallèles aux processus classiques. Pour les start-up, ces processus sont assez naturels pour celles qui réussissent. Pour les autres, il faut savoir mettre en place et suivre ces méthodologies.

Pourquoi un processus à part? Tout d’abord, l’innovation peut bouleverser l’organisation d’une entreprise. En effet, les idées, les nouveaux produits ou services ne viennent plus seulement du haut de la hiérarchie. Les innovations peuvent également venir de la base d’une pyramide organisationnelle. Nous passons donc d’une organisation top-down à down-top également. Dans la continuité de cette réflexion organisationnelle, des équipes pluridisciplinaires doivent se mettre en place. En effet, l’innovation doit se positionner au coeur de tous les départements. Pour maximiser la pertinence des développements de nouveaux produits, tous les métiers et compétences de l’entreprises doivent être inclus au processus dès le début.

Outre la nécessité de repenser l’organisation de l’entreprise, il faut prendre en compte le côté itératif du développement d’une innovation. Plus que pour des développements plus classiques, il ne faut pas minimiser la phase de prototypage. Le principe est assez simple mais plus laborieux et implique une culture de l’échec à l’anglo-saxonne. La première version du prototype doit être très épurée et simplement mettre en avant les nouvelles fonctionnalités d’un produit. Pour le web, on parle par exemple d’une suite d’écrans nus, sans design, l’important étant de montrer une première version de l’expérience utilisateur. Le webdesign, entre autres, n’a, à cette étape, aucune importance. Cette première version doit ensuite être testé par un groupe restreint d’utilisateurs potentiels. Attention, au vu du caractère alpha de cette version, les testeurs doivent être des personnes aptes à comprendre ce point et à se montrer constructifs dans les remarques. Les retours qui ne dénaturent pas le produit sont ensuite intégrées pour une nouvelle phase de test. Peu à peu, vous pouvez intégrer un design simple de votre site, davantage de fonctionnalités… Il est important de ne pas intégrer trop tôt des éléments finalisés, le produit étant amené à fortement évoluer et ce, même lors d’une phase avancée de votre prototype. Il est également important de changer régulièrement de testeurs. En effet, plus on utilise un produit, plus on s’habitue à son fonctionnement, ce qui diminue la pertinence des retours du fait de défauts qui pourront passés inaperçus puisqu’ils seront rentrés dans des habitudes d’utilisation. Enfin, le meilleur des tests reste encore l’observation d’une utilisation libre. Imaginons que l’innovation touche un site de réservation de voyage. Dites simplement aux testeurs « Vous voulez réserver un voyage Paris-Londres ». Observez ensuite la façon dont ils naviguent sur votre site, à l’aide d’outils d’eye-tracking ou simplement avec un observateur discret. Si le testeur bute sur certaines étapes ou n’arrive tout simplement pas à utiliser votre service, débriefez avec lui. Il peut simplement s’agir d’un bouton mal positionné ou d’une phrase trop peu visible pour la compréhension du parcours. Nous sommes dans l’innovation, ce qui peut nous être évident ne l’est pas pour tout le monde. L’équipe de développement fera des erreurs et ce n’est pas grave puisque ce processus itératif de test permettra de les détecter assez tôt. A noter que ces prototypes peuvent se poursuivre même après la mise sur le marché de votre produit. Rien ne vous empêche de sortir dans un premier temps un MVP (Minimum Viable Product), d’étudier les comportements des utilisateurs via divers trackers et d’ajouter progressivement de nouvelles fonctionnalités.

Pour assurer des processus d’innovation sains, pertinents et durables, il vous faut également mettre en place des grilles d’évaluation avec des critères spécifiques ainsi qu’un système d’incentive. Nous reviendrons sur ces deux points dans un second temps. Gardez toutefois en tête pour que pour 100 idées, seulement 2 ou 3 deviendront des produits/services industrialisés.

Ces quelques points représentent les plus grosses divergences entre le côté entrepreunarial d’une start-up et l’aspect bureaucratisation d’une grande entreprise. Que ce soit pour les start-up en mutation ou pour les grandes entreprises déjà installées, nous allons voir comment bien mettre en place l’intrapreunariat pour préserver ou développer la capacité d’innovation d’une institution.

 

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