Le Ouishare festival a pris ses quartiers du 18 au 21 mai 2016 au Cabaret Sauvage. Ce fut l’occasion de prendre une bonne dose d’inspiration et de réfléchir sur la société de demain. Le festival s’est terminé par une table-ronde ayant pour thème  «La transition professionnelle : crise de la « trentaine » ou transformation de fond ? » où des intervenants de Kisio (filiale de Keolis), Hopwork (la plateforme dédiée aux freelances) et un membre du mouvement pour le revenu de Base ont pu faire part de leurs idées.

.Transition

Depuis le début des années 2000 et le début de la révolution numérique le modèle traditionnel du salariat est interrogé par de nouvelles tendances : les slashers et les freelances.

Les slashers :

Les slashers sont visibles sur les internets sous le #slashgen et ont même un groupe Facebook. Ils cumulent les emplois et pas forcément par nécessité. Les gens sont désormais multi-potentialistes et ne supportent pas d’être enfermés dans des cases ou dans un seul emploi.

Comment s’épanouir quand chaque jour ressemble au suivant ?

Les slashers l’ont bien compris et cumulent généralement un emploi dit alimentaire et un emploi passion ou plusieurs emplois passion. Il n’est désormais plus si rare de rencontrer des institutrices/tatoueuses ou des avocats/musiciens. Les slashers représenteraient 22% des actifs parmi les millenials.

La voie du freelance :

Si en France les actifs sont à 90% des salariés, de plus en plus choisissent la voie du freelance. La révolution numérique et son lots « nouveaux » métiers comme graphiste, webdesigner, social media strategist, métiers qui peuvent s’exercer n’importe où il y a une connexion internet ont permis l’émergence des freelances.

Le travail en freelance séduit car il apporte flexibilité, liberté et des revenus presque aussi confortables que ceux apportés par le salariat. De plus, des plateformes comme Hopwork qui proposent une double notation (notation des freelances et notation des clients) permettent d’éviter tant que possible l’écueil que trop de freelances connaissent : les mauvais-payeurs. Chaque mois 1500 freelances rejoignent la plateforme Hopwork .

Autre sujet du moment dans cette transformation : le revenu de base.

Mais qu’est-ce que le revenu de base ?

Le Mouvement Français pour un revenu de base le définit comme : « un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d’autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle des ressources ni exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés démocratiquement. ». Cette émancipation des individus leur permettrait une variété d’activités et surtout d’éviter les bullshits jobs, ces emplois à faible valeur ajoutée et peu rémunérateurs.

 Ce changement social pourrait aussi permettre de revaloriser des activités non salariées qui contribuent au bien-être et au bien-être social comme le bénévolat. Le revenu de base a été lancé en Alaska grâce aux revenus du pétrole et correspond à 1000 à 2000 dollars par an. La Namibie a aussi lancé le revenu de base et a vu croître le nombre d’entreprises et d’associations actives. Les pays du nord sont particulièrement intéressés par le revenu de base, la ville d’Utrecht a mis en place une sorte de revenu minimal garanti quand au gouvernement finlandais il travaille sur le sujet.

Le sujet émerge juste dans l’Hexagone, cependant quelques institutions comme le Cnum ou encore le Sénat commencent à s’y intéresser. L’émergence du revenu de base sera longue puisque le Sénat s’est exprimé en sa défaveur. Pour plus d’acceptation, ce changement pourrait commencer à faire ses preuves au niveau local. Le Conseil Général d’Aquitaine réfléchit déjà à l’expérimenter. La difficulté de la mise en place de ce changement social va surtout résider dans la confiance que lui porteront les citoyens.

Ce modèle différent des aides actuelles aurait de grandes chances d’être porté par les millenials. En effet cette génération se situant dans la dernière strate de la pyramide de Maslow (besoin de s’accomplir) a certes l’aspiration de se nourrir mais aussi celle de s’épanouir.

Le modèle traditionnel du salariat est clairement interrogé par les mouvements sociaux émergents (mouvement pour un revenu de base, slasheurs) mais aussi par des modèles plus établis comme le freelance. La révolution robotique que nous allons vivre poussera également le modèle traditionnel du salariat à se remettre en question en permettant à l’Homme de se détacher de ses activités à faible valeur ajoutée et de faire enfin ce qui lui plaît. Et vous, où en êtes vous dans cette transformation ?