Zélie Verdeau et Fanny Legallou; What Women Wish.
J’ai découvert « What Women Wish » il y a quelques jours et j’ai voulu en savoir plus sur cette initiative, intéressante, positive et enthousiaste, mêlant technologies et condition des femmes dans le monde; A suivre ….
Fanny et Zélie se sont rencontrées en 2001 à l’université de Rennes pendant leurs études de communication. Quelques années de séparation, l’une en Martinique, l’autre à Berlin puis à Paris, n’ont pas altérées leur amitié. Lorsqu’elles se sont retrouvées il y a 2 ans, chacune travaillait dans les nouvelles technologies, l’une Directrice Clientèle chez Ad’hoc Rennes une agence de communication et publicité, l’autre chargée de communication pour Nurun, agence de stratégies interactives. C’est autour d’un thé un après-midi de printemps qu’elles discutent projet, condition de la femme, voyage, photographie et journalisme. Six mois plus tard le projet What Women Wish était né, entre femmes et nouvelles technologies.
What Women Wish, c’est quoi?
What Women Wish c’est d’abord une réflexion sur la place des technologies de l’information et de la communication dans nos vies. C’est aussi la prise de conscience que les TIC nous ont inculqué un certain nombre d’automatismes au quotidien et qu’il n’en est pas de même partout dans le monde (ni partout en France). Enfin c’est le rapport qu’entretiennent les femmes du monde avec les TIC. What Women Wish est une association et un magazine nés des réflexions précitées.
Comment vous est venue l’idée de créer un projet autour de ces réflexions?
Nous devons avouer que l’idée de départ était de voyager pour rencontrer et découvrir, du type un tour du monde. Puis nous nous sommes rapidement aperçues que voyager pour voyager ne nous intéressait pas. Nous avons chacune un parcours professionnel derrière nous, et chacune un parcours professionnel devant nous, l’objectif n’était pas de briser notre carrière mais bien de l’impulser, grâce à un projet. Un projet où l’on puisse à la fois compléter des compétences et en faire bénéficier d’autres publics. A l’instar de beaucoup de jeunes aujourd’hui nous avons créé notre petite entreprise, sauf que c’est une association et qu’à l’intérieur de celle-ci vit un magazine. L’objectif de l’association est d’étudier l’impact des TIC sur les femmes dans différents pays du monde, et d’accompagner leurs pratiques et besoins en termes d’accessibilité et d’usage des TIC. Il nous est difficile d’expliquer pourquoi mais nous avions très envie de travailler avec les femmes et il nous était impossible d’envisager un projet sans les inclure. Sûrement la réflexion est tellement naturelle qu’elle ne mérite pas d’être justifiée. Nous voulions travailler sur un sujet dynamique et évolutif qui ait un intérêt dans le temps, pour nous, pour nos lecteurs, pour les femmes que nous formerons. L’ironie est tout de même que nous en avons presque oublié le voyage, ce projet est devenu un travail sur lequel nous bûchons depuis 1 an et demi. Notre première consécration en juin dernier (la Bourse Paris Jeunes Aventures) nous a donné beaucoup d’espoir et de courage pour poursuivre nos initiatives et en faire un véritable projet de vie. En revanche, malgré nos statuts de communicantes les sponsors ont la peau dure !
Concrètement comment vont se matérialiser vos actions ?
Nous partagerons notre temps entre les formations faites aux femmes (Word, Excel, Powerpoint, Photographie, etc.) et le magazine (interviews, rencontres, reportages vidéo, photo, articles, veille etc.). Au niveau associatif nous avons déjà cinq partenariats assurés avec des associations de femmes ou des écoles: en Cisjordanie, au Bénin, au Mali et en Inde. Ce qui représente à peu près 4 mois de formations sur 11 mois, l’idée étant de pouvoir faire des formations ponctuelles au besoin (Chine, Nepal, Indonésie) et à terme d’aider ces associations très dynamiques à se pourvoir en matériel informatique plus moderne. Aujourd’hui et par manque de moyen nous ne pouvons prétendre à les aider sur ce point, mais qui sait peut-être apprendrons nous une bonne nouvelle avant le départ! Nous avons eu un coup de cœur pour Rashka Nepal une association qui s’occupe de réinsérer dans la société des femmes issue des milieux ruraux qui ont été vendues puis placées sur le marché de la prostitution de Katmandou. Leur priorité n’est donc pas l’apprentissage des nouvelles technologies, mais nous évaluons de quelle manière nous pourrions leur apporter notre soutien. Nous sommes également très fières des partenariats déjà conclus et des contacts pris dans chaque pays pour réaliser des interviews. Nous avons même approché Rania de Jordanie, l’avenir nous dira si ce sera concluant !
Qu’est ce qui fait selon vous la différence de votre magazine ?
Nous lisons les newsletters et la presse spécialisée marketing et communication, mais nous lisons aussi la presse généraliste, féminine, et écoutons la radio. Les médias consacrent de plus en plus de temps aux nouvelles technologies, mais il est souvent question de marché (donc d’économie), d’innovations techniques ou du dernier objet High Tech à la mode. Les blogueurs spécialisés TIC font souvent de bonnes analyses de tout ce qui touche aux usages. Plus rares sont les articles de fond qui traitent de l’impact ou de l’usage des TIC dans la vie de Mr et de Mme Toutlemonde sans qu’il n’y ait une idée ‘marketing’ derrière. C’est ce journalisme sur les TIC que nous aimons. Car les TIC sont destinées aux masses, à priori accessibles à tous (du moins n’est-ce pas leur essence même ?). Les TIC sont aussi du marketing à petite échelle (que celui à qui un nouveau Mac ne fait pas plaisir nous jette une pierre) et leur utilisation révèle une manière de vivre et de penser, met en exergue des habitudes, des craintes, des comportements qui se traduisent différemment selon notre sexe, notre milieu social, notre profession, le pays d’où l’on vient, notre religion, notre culture, etc. L’impact des nouvelles technologies dans la vie des femmes (et aussi des hommes) du monde, voilà le centre des préoccupations du magazine de What Women Wish dont la ligne éditoriale est tournée aussi bien vers le futile, l’utile, le sérieux et le fun.
www.whatwomenwish.fr lancé le 13 décembre dernier
Zélie Verdeau et Fanny Legallou
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