Veille

Focus : un réseau d’experts démocratisant l’accès aux données business

Rendre accessible à tous les professionnels l’expertise métier traditionnellement réservée aux plus grandes entreprises, c’est le pari de Focus.

Le pitch de Focus est simple : offrir à des millions de professionnels l’expertise dont ils ont besoin afin de prendre la bonne décision business. La baseline dit tout « Business expertise for everyone »

Des constats assez simples

Le constat duquel est né Focus est que bien souvent les données business, ou informations marché dignes de ce nom, sont inaccessibles pour beaucoup d’entreprises dont la taille des budgets ne permettent pas l’achat des études ou l’intervention coûteuse d’un consultant d’un grand cabinet de conseil.

Autre constat : la puissance de l’outil internet permet des mises en relation rapides, de diffuser et partager du contenu avec des millions de personnes de manière quasi instantanée. Autant d’opportunités pour des millions de décideurs et indépendants de profiter intelligemment du partage d’expériences business.

Une communauté B2B

Le site se présente comme un portail communautaire, dans lequel des professionnels de différents secteurs s’inscrivent pour partager des conseils, poser des questions à d’autres experts, participer à des fils de discussion sur des thématiques très précises. Le découpage des « secteurs » est défini selon l’axe des départements d’une entreprises, ce qui est assez malin je dois avouer. L’axe ainsi défini permet à chaque professionnel de s’identifier rapidement et de visualiser tout aussi rapidement à quel endroit du site il va pouvoir trouver ou proposer les conseils pertinents.

Un portail communautaire B2B ? Cela ressemblerait presque à un réseau professionnel comme Linkedin. Mais la différence est de taille : ici l’objectif premier n’est pas de faire de la veille pour trouver un job ou identifier de futurs collaborateurs. On y vient pour partager des informations et données dans le but d’aider d’autres à prendre la bonne décision tactique ou stratégique. Des case studies, des bonnes pratiques, des informations sur un prestataire, du partage d’expériences vécues, des études de marché, des chiffres, des white papers etc.

Chacun peut donc poser ses questions et solliciter les points de vue de la communauté de son secteur, ou à l’inverse répondre aux questions que se posent les autres.

Intelligence collective, réseautage et personal branding

A ce jour plus de 1.000 professionnels (je crois) se sont déjà inscrits pour partager et échanger sur leurs métiers, leurs marchés, leur pratiques et leurs points de vue. Certes c’est assez modeste pour le moment, mais le réseau gagne à être connu. Les échanges et conversations sont très nombreux, de grande qualité, très focusés sur le business de manière très pragmatique. On y apprend donc des choses, on en découvre d’autres. L’intelligence collective permet d’assurer une bonne qualité d’échanges : les uns et les autres peuvent évaluer/modérer chaque intervention des autres, la relation n’étant pas monétisée au départ, personne n’a vraiment d’intérêt à raconter d’énormes bullshits dans le but de gagner en visibilité. La mise en avant personnelle n’est pas non plus ce qui est recherché et toute personne qui tendrait à le faire serait sanctionnée par la communauté.

En revanche, de manière indirecte, dès lors que l’on respecte les règles du jeu, cela peut devenir extrêmement payant. La qualité des informations, avis et conseils que je donne et partage avec les autres me permettent de me valoriser. Et de l’autre côté cela me permet de shortlister les différents professionnels que je juge vraiment pertinents et intéressants, et agrandir ainsi mon réseau business (pourquoi pas en les suivant en dehors de cette plateforme).

Business models et opportunités ?

Via le partage d’info, de conseils, d’études et au travers des différents événements online qui sont proposés, c’est l’intelligence collective et le networking business (réseautage professionnel pour le respect de la francisation ;) ) qui sont mis au premier plan. Cependant la question est évidemment : mais quel est le business model derrière tout ça? Qui gagne de l’argent, quand et comment? Au premier abord il n’est pas évident de comprendre ce qui est monétisé ou pas. Tous les échanges sont réalisés sans transaction financière, mêmes les webinars sont proposés gratuitement. J’ai testé moi même et que ce soit pour poser une question ou proposer une réponse, il ne m’a jamais été demandé ni proposé d’argent.

Tout d’abord le réseau Focus a l’air relativement jeune (pas de donnée précise sur la date de création à part un vague « copyright 2010″ dans le footer), les acteurs présentés dans la rubrique « investors » ont l’air tous d’être des business angels. Investisseurs de premier tour de table. Donc probablement encore sur la rampe de lancement avec une trésorerie négative pour le moment (?)

Ensuite Focus organise de nombreux événements online auxquels il convie des experts assez connus. Si l’accès/visionnage est gratuit, la participation des experts est très certainement facturée sous forme de sponsoring.

D’autre part il semblerait que Focus facture une certaine forme de mise en relation ultra qualifiée entre des entreprises souhaitant acheter des prestations spécifiques et des experts inscrits sur la plateforme vendant ces prestations. Cela pourrait même aller jusqu’à la commande d’une étude ad-hoc faisant appel aux experts de la plateforme.

Enfin, l’audience du site semblerait tourner aux alentours de 12 millions de visites (uniques? don’t know) mensuelles, à en croire ce que dit l’équipe de Focus. Une audience 100% business oriented, d’experts, décideurs et managers venant ici pour trouver ou proposer du contenu de qualité sur leur business ou leur marché…. Cette audience doit être valorisée d’une manière ou d’uneautre. Pas de bannière de pub envahissante sur le site, mais peut être que la publicité existe mais de manière plus discrète (présence sur des newsletters thématiques? cabinet de recrutement? co-création de contenu? etc.)

Bien vu

Finalement l’idée de Focus est assez simple mais tellement puissante. Les opportunités de développement sont immenses dès lors que l’intelligence collective est mise au coeur de la stratégie et que la technologie sert les interactions et les mises en relation. C’est un projet win-win pour les petites structures en plein développement qui peuvent outsourcer en grande partie le sourcing de données ou de prestataires/partenaires pendant un temps et pour les moyennes entreprises qui peuvent valoriser leurs expertises et trouver de futurs clients. Sur les plates-bandes des grand cabinets d’études ? Il semblerait oui. Le positionnement de Focus semble cibler les petites structures et PME pour leur proposer du contenu qu’elles n’ont pas les moyens de se payer via Forrester par exemple. La plateforme de partage de  données business est-elle un axe de développement pour les actuels grands cabinets alors? C’est une belle idée intégrée dans une véritable optique 100% business : tout pour me plaire. Une piste de développement pour Girlz In Web ? ;)

Crédit image : legals cribbles

A lire ailleurs

Entrepreneuses et dirigeantes du web : la liste de Marlène Schiappa

[Lu sur Yahoo pour Elles]

Alors que notre cher Président, du moins ses conseillers, n’a pas su trouver un seul nom de femme du web, entrepreneuse, dirigeante ou blogueuse, pour l’inviter à discuter autour d’un déjeuner, nombreux sont ceux -femmes et hommes- qui se sont agacés : pourquoi un casting 100% masculin alors que les femmes qui font le web existent bel et bien ?

Face à cet agacement, une réaction est revenue, chez nombre d’hommes et de femmes, que je résumerais en : « Mais pourquoi tant de bruit, le casting 100% masculin est justifié, aucune femme n’a les compétences à la table du Président ». Et de poursuivre : « ou en tous cas, je n’en connais aucune ».

Le problème est bien là.

Généreuse, Marlène Schiappa a pris 13 minutes pour rédiger une liste non exhaustive de femmes du web. Lisez-la, et gardez l’oeil sur leur activités. Ce n’est pas parce qu’elles font moins de bruit sur vos réseaux qu’elles sont moins compétentes…

Lire l’article sur le blog de Marlène Schiappa, Maman Travaille : Depuis L’Elysée : « Des entrepreneuses du web ? Non, je ne vois pas… »

Point de vue

Mon déjeuner à l’Elysée… Saint Germain

L’affaire de la semaine dans la blogosphère, le déjeuner informel du numérique à l’Elysée.

Bref résumé des faits : Nicolas Sarkozy invite 8 blogueurs et quelques personnalités d’internet pour un déjeuner le 16 décembre afin de réfléchir à Hadopi 3.

Un an avant la présidentielle, il reprend en main les relations avec le web et invite à sa table pour papoter de l’avenir de cette loi si populaire.

La liste des invités :

-Jacques- Antoine Granjon patron de Vente privée. Mots clés : entrepreneur, commerce, CMO of the Year 2009

-Xavier Niel, qui va participer au capital du Monde. Mots clés : pdg, Free t’as tout compris, 12ème fortune de France,

-Daniel Marhely de Deezer. Mots clés : autodidacte, musique, Orange, Xavier Niel est actionnaire de Deezer.

-Jean-Baptiste Descroix-Vernier de Rentabiliweb .  Mots clés :  ben yen a pas, j’ai rien compris.

-Jean-Michel Planche du blog Never give up Mots clés : autodidacte, avancées technologiques.

-Nicolas Vanbremeersc pdg de Spintank. Mots clés : communication corporate spécialisée dans le web. A notamment remporté un budget du ministère de la défense.

-Eric Dupin, du blog presse-citron.  Mots clés : geek, consultant, éditeur

-Maître Eolas, du blog Journal d’un avocat.  Mots clés : droit, analyse.

(Et non, je n’ai pas linké de grandes entreprises, effectivement)

En fait, si on analyse juste deux secondes, il y autant de blogueurs que de chefs d’entreprise. On ne change pas une équipe qui gagne ou des habitudes, l’industrie, c’est quand même son truc à Sarkozy. Je me demande même pourquoi il n’a pas fondé le club des grand dirigeants de l’internet, celui des médias à Neuilly lui a plutôt réussi.

Dès que la liste est officielle, les réactions fusent, pas une seule femme à l’horizon. Y en aurait-il eu quelques unes qui auraient refusé ? A priori non, donc la question de la parité ne s’est pas posée. C’est pourquoi David Abiker a lancé un shadow déjeuner avec 8 blogueuses, le même jour, déjeuner auquel j’ai assisté. Une idée spontanée, pour le fun et pour la réflexion, les premières à se manifester étaient retenues. Guy Birenbaum nous a rejoint ainsi qu’Isabelle Germain, journaliste du site « les nouvelles news », « l’autre genre d’info. Autant de femmes que d’hommes dans le contenu de l’information générale. ».

Le déjeuner a commencé par des présentations :

-Olympe, blogueuse, Le plafond de verre.  Mots clés : féminisme, politique, engagement

-Fanny, blogueuse, Fanny’s party . Mots clés : nouvelles technologies, réunions de geeks, artiste

-Elodie, journaliste, Contes de comptoir Mots clés : société, analyse de comptoir par des « vrais » gens, sur le vif.

-Nawal, blogueuse depuis 2003 Les casseroles de Nawal.  Mots clés : cuisine, science, société

-Julie, blogueuse, Julie adore . Mots clés : maman, crochet, création

-La Violette, blogueuse Le blog à la violette . Mots clés : graphisme, geek.

-Jalila, blogueuse My elevator is hype . Mots clés : musique, promo web.

Et moi pour vous servir. Mots clés : société, politique, musique.

Préalablement, je vais lister les sujets abordés lors du déjeuner à l’Elysée : économie et entrepreneuriat numérique et ses répercussions fiscales, Hadopi 3, création d’un conseil du numérique et d’un G8 du web. (Voir L’Expansion).

Que s’est-il dit pendant le nôtre ?

Hadopi a été partiellement évoqué, tout le monde tombant globalement d’accord pour affirmer que le problème du téléchargement illégal n’était pas pris par le bon bout. On ne bouche pas les trous d’une vieille chaudière au mazout, c’est un autre système de chauffage qu’il faut envisager. Repenser les droits d’auteur, réduire le nombre d’institutions, bref, tout mettre à plat et construire une autre façon d’envisager le rapport culture-argent-public.

Évidemment, la question de l’absence de femmes au sein de cette discussion a été abordée. Olympe et Isabelle Germain nous ont fait part de leurs impressions. La parité n’est pas naturelle au sein de notre société, il y a encore beaucoup à faire. Notons que les choses ont évolué puisque tout de suite, il y a eu des réactions sur l’absence de la gente féminine. Ce n’était pas le cas il y a peu. Isabelle Germain nous a expliqué à quel point c’était compliqué d’assurer une parité des intervenants dans ses articles. Par ailleurs, nous avons parlé d’une certaine responsabilité des femmes, qui ont tendance à se dévaloriser toute seules. L’évolution des mentalités est longue et ce de part et d’autre.

Lancé par David Abiker, le sujet de l’éducation des enfants par rapport à internet a été au centre de la discussion, au final.

Les préoccupations des participantes étaient centrées sur l’identité numérique, principalement celles des plus jeunes. Des blogs d’écoles accessibles à tous, à l’usage d’internet par les mômes, leur histoire existe parfois sur le net dès la première échographie, d’anecdote en anecdote, il semblerait que les femmes soient naturellement intéressées par l’impact d’internet sur la vie privée. Bien sûr, l’école doit se charger d’une partie de l’éducation mais elle ne fait pas tout. Comment former les parents pour qu’ils puissent apprendre à leurs enfants à gérer le web de la meilleure façon possible en sachant qu’évidemment, plus on s’adresse à des classes sociales défavorisées, plus c’est compliqué ?

Il m’a semblé très frappant de voir que les femmes remettaient au second plan les aspects techniques au profit d’une vision globale et en remettant l’humain au centre des problématiques. Ne s’attachant pas à un problème précis, elles ont mis au cœur de la discussion le postulat suivant : « Comment concilier vie réelle et vie virtuelle » et ce à tous les niveaux et en envisageant toutes les conséquences. Concernant le public jeune, il a été fait des propositions très concrètes, comme, par exemple la création de programmes courts proposée par Fanny (Cette jeune femme a plein d’idées, je tiens à le signaler), des formats différents qui consisteraient à faire de la vulgarisation à la Hubert Reeves sur ce sujet obscur pour beaucoup de parents : le web, cet espace impitoyable. Certes, David Abiker a orienté la discussion d’entrée de jeu sur ce sujet, mais il a été quasi impossible d’en décrocher par la suite, que ça soit de près ou de loin.

Ce qui a été également assez marquant, c’est le pointage d’une contradiction très française que je résume ainsi : On demande à l’état, « Protège-MOI, mais laisse NOUS libres de faire ce que NOUS voulons sur internet ». Nous tournons en rond autour de cette impossible équation. On aime Wikileaks pour la transparence sur les agissements des puissants, mais on ne supporterait pas une telle clarté dans nos foyers.

Guy Birenbaum a échangé avec nous avec plaisir apparemment, et je note sa remarque à propos d’un projet de loi, porté par un certain Olivier Buquen qui, entre autre , consiste en ce merveilleux projet : « Nous étudions enfin des dossiers présentés par le chef de l’État et le premier ministre sur tous types de sujets, allant d’atteintes graves à l’image d’une entreprise via les réseaux sociaux, au soutien à des entreprises stratégiques en difficulté ». Perspective inquiétante s’il en est une, la diffamation sur les réseaux sociaux, on se demande où ça commence et où ça se termine. Voir Billet ici.

Pour finir, a été évoquée la question que toute la blogosphère s’est posée depuis hier : « Et si j’avais été invité,e aurais-je accepté ? ». Personne n’a eu de réponse tranchée. Nous sommes tombées d’accord sur le fait qu’il y aurait des conséquences pour les participants, et pas spécialement positives. Ce n’est pas demain que les trolls seront au chômage, que voilà un bel os à ronger. Aller déjeuner avec Nicolas Sarkozy, vendre son âme au diable pour des duxelles d’artichaut gratinées (Je n’invente rien), c’est l’interprétation qui peut être faite. Alors une commission de plus, tout le monde est dubitatif d’autant que personne n’est dupe du timing, la présidentielle se profile et le président connaît la force de frappe d’internet. Opération séduction ? Les réactions n’ont pas tardé et Maitre Eolas a été soupçonné très vite d’avoir retourné sa veste.

Pour ma part, si j’étais invitée, est-ce que j’irais ? Il faudrait que ça ait du sens. Je ne suis pas sûre qu’Internet soit ma préoccupation principale vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. J’aurais d’autres sujets à aborder. Mais si je n’avais eu d’autre choix, ce qui m’aurait tenu à cœur, c’est d’aborder une question de fond, à savoir notre rapport à la dématérialisation du culturel. Nous sommes dans une société de l’objet, je le tiens dans ma main, il vaut quelque chose. Est-ce que je volerais un cd dans une fnac ? Non. Est-ce que j’ai déjà téléchargé illégalement un album ? Oui. Pourquoi cela me semble moins grave ? Parce que tout est virtuel. Ca n’existe pas. Notre monde change, ce n’est pas sale. Nous qui vivons dans une société du culte de l’objet, comment opérer la bascule ? Encore faut-il prendre le temps de philosopher dessus au lieu d’aligner loi sur loi, qui finalement ne sont que des pansements sur une jambe récemment amputée… Espérons que ces messieurs prennent du recul et nous pondent un projet qui tienne la route…

En attendant, je retourne à mes fourneaux :p

La vidéo de l’interview de david Abiker et d’Isabelle Germain par Mémoire vive, c’est ici

Portraits

Laurence Saquer – sociologue et web optimiste convaincue

Laurence Saquer - web-optimiste jusqu'au bout des ongles...

Le web peut fasciner ou effrayer certains d’entre nous quand il est question des rapports humains. Mais lorsque Laurence Saquer s’exprime sur ce sujet, il nous prend l’envie de nous immerger un peu plus dans la sociologie du web. Regard d’une sociologue sur le web

Le web est un territoire nouveau pour la sociologie, même si Laurence précise qu’il ne constitue pas une « nouveauté sociologique ». Les communautés ont toujours existé dans l’histoire de l’humanité mais des sociologues comme Antonio A. Casilli ont récemment publié des ouvrages de référence sur l’étude du web et du concept de « réseau ». La sociologie politique serait actuellement, d’après notre sociologue, la branche la plus active dans l’étude des comportements sociaux sur le web.

Dans son blog Monadolab récemment mis en ligne, Laurence Saquer souhaite partager son éclairage sociologique sur sa propre expérience de professionnelle du web. Elle se réjouit d’ailleurs du retour positif qu’elle a reçu pour son billet non sans humour De la détresse des community managers amateurs. Elle parle de ce sujet en connaissance de cause car elle anime en amateur depuis 2006 des communautés en ligne.

Le web est-il un danger pour les rapports humains ?

Laurence Saquer ne partage pas l’avis des web-pessimistes. « Le web ne renferme pas les gens sur eux-mêmes. Au contraire, il propulse et démultiplie les volontés sociales ».Et à ceux qui mettent en garde les publicitaires contre les internautes, elle invite les professionnels du marketing et de la communication à observer les prises de paroles en ligne des consommateurs. Il faut distinguer la prise de parole spontanée de la prise de parole engagée sur le net  (comme la création d’une page de fan d’une marque, par exemple). Une marque ne se fait pas « déposséder de son âme », contrairement à ce que Jacques Séguéla a récemment exprimé au Hub Forum (voir vidéo de l’intervention de Jacques Séguéla). La prise de parole en ligne des consommateurs représenterait plutôt un formidable levier vers une nouvelle cible de clients. Elle permet même d’étudier l’image réelle que véhicule sa propre marque, d’être en adéquation avec ses propres consommateurs. En cas de communication de crise (buzz de vidéos compromettantes, création de blogs de consommateurs en colère), Laurence Saquer invite les marques à communiquer avec les internautes à l’origine de ces initiatives et à créer des espaces dédiés à la prise de parole des consommateurs à l’instar de C-Discount avec le forum La Fourmillère. Dans tous les cas, le maitre mot est la transparence.

Le web et et les femmes

Et que conseille-t-elle aux femmes pour se faire une place sur le web ? « Diversifiez vos compétences et soyez polyvalentes », un conseil qu’elle adresse aux internautes des deux sexes mais avant tout aux Girlz in Web.

Laurence Saquer est sociologue de formation. Elle met en suspens sa carrière de chercheur en science sociales en 2008 pour « mettre les mains dans le moteur ». Elle entre dans le monde de la communication d’un groupe international de services avant de rejoindre l’agence Plan.Net en 2009. Animatrice de communautés en amateur depuis 2006, Laurence découvre enfin chez Plan.net que Community Manager constitue un vrai métier.

Veille

WebCulture, le mag des cultures alternatives : à découvrir absolument

WebCulture a été créé il y a maintenant trois ans par deux passionnés de graphisme et Webdesign : André Sanchez, photographiste et Laure Delahaye graphiste webmaster. Ils ont souhaité faire partager leurs découvertes du monde de la création visuelle contemporaine.

Manipulation d’images, création numérique, et artistes divers issus de la culture digitale : un large choix d’artistes, de créateurs et de bidouilleurs en tous genres vous est proposé.

Agnès Wronski, Sophie Lérique, Juliette Teste, Iris Jerro et Gregory Casper ont rejoint l’équipe du blog qui a maintenant quasiment trois ans et pourtant pas une ride.

Parmi les dernières découvertes et coups de coeur de Webculture vous pourrez admirez les bidouillages photo du chinois Liu Di (ci-dessous), ou encore le superbe et kawaï travail 3D de Jonathan Ball (ci-dessus)…
Un site à suivre pour tous les bidouilleurs d’images et autres webdesign, DA Web et digitaux…

+ WebCulture

Point de vue

Parfois. Souvent. Once a week.

L’inconnu fait toujours peur. Le net fait peur. On soupçonne le web de superficialité, d’inconsistance. C’est pourtant le même monde. On y croise des créatures effrayantes, des grands sages, des gnomes, des héros et des femmes formidables.

Je l’ai rencontrée au détour d’un blog. J’aimais son humour pince sans rires, sa subtilité et sa chaleur humaine. Un billet sur Barth, elle aime. « Tu viens au concert avec moi ? ». C’était spontané, c’était humain.

Elle était en retard, mon Italienne. Nous avons assisté au concert. Nous nous sommes souvent souri. Elle hochait la tête en rythme. Elle hoche toujours la tête quand elle aime la musique. Je poussais mes cris habituels, j’aime applaudir la première avec la sensation d’emmener une salle avec moi. Ça l’amusait. Ça l’amuse.

Nous avons dîné ensemble et nous sommes rentrés dans l’intimité immédiatement. Elle s’est racontée, je l’ai écoutée. Je me suis racontée. Je lui ai dit « Tu es une femme… » Je ne sais plus après. Elle me dira après qu’elle avait été très déstabilisée par le mot. C’était pourtant une femme.

C’est pourtant une femme.

Elle est venue avec moi voir l’expo de Sophie Calle « Prenez soin de vous » quand j’étais en plein marasme d’amour. Elle a acheté l’impressionnant bouquin d’expo et me l’a laissé quand je lui ai expliqué mon projet. Je l’ai toujours. Je lui ai proposé de lui rendre plusieurs fois mais elle n’est pas pressée, comme un symbole, quelque chose qui nous unit déposé à la maison. Elle m’a vu reprendre le flambeau et disséquer semaine après semaine mes sentiments jusqu’à ce que la paix revienne en moi sans jamais me juger. La bienveillance posée sur moi.

Elle est venue chez moi. Parfois. Souvent. Once a week.

Le temps qui se suspend quand je lui demande de devenir la marraine de mon fils. Je lui fais promettre que même si un jour l’on  doit se fâcher, elle sera toujours là pour lui. Elle a promis.Elle promet. Je sais qu’elle tiendra sa promesse parce que je sais ce qu’elle vaut en mode conflit.

Nous avons deux mondes :  Le monde réel, Virginie et Nathalie. Le monde virtuel, Baci et Catnatt. Et si la vie a été douce ou presque, en réalité, la vie a été violente en parallèle et elle reste toujours digne. C’est un adversaire loyal. Au final, c’est bel et bien une amitié particulière, justement à cause de nos deux vies. Nous abordons des sujets que sûrement dans un cadre normal, on laisserait sur le côté.

De billets en billets, de blog en blog, de clash en coup de foudre qui ne dure pas, elle a été là, pas toujours d’accord.

Nous avons déjeuné ensemble. Parfois. Souvent. Once a week.

Elle est rationnelle, émotionnelle, masquant ses sentiments. Elle est comme moi, perdue parfois en soirée, ne sachant plus où est sa place. Elle, tellement adulte, dans sa façon d’apprécier une situation, a parfois, très naturellement, des attitudes physiques d’enfant. Je la pousse dans ses retranchements et elle me fait sortir des miens.

Elle a passé une soirée avec moi. Parfois. Souvent. Once a week.

Le hasard a fait qu’elle vit dans la même rue que moi à présent. Il n’y a pas de hasard. C’est une compagne de vie merveilleuse, et nos moments ensemble sont toujours apaisants. Nous sommes assises sur le canapé, chacune avec son ordi. nous discutons ou pas. Nous trouvons le moyen de nous lancer des tweets, assises à 1m l’une de l’autre et ça nous fait rire.

Je ne l’aurais jamais rencontré sans le web. C’est évident. Non, le net, ce ne sont pas que des amitiés superficielles, du m’as-tu-vu, ou des sentiments vides de sens. C’est un formidable outil pour rencontrer des gens naturellement par affinités. Il faut, par contre, passer très vite du virtuel au réel pour ne pas projeter dans le vide.

Je lui ai demandé quelque chose de très important si je devais mourir. Il n’y a qu’à elle que je pouvais demander ça, c’était évident que c’était elle. Elle a accepté naturellement parce que c’est elle et que c’est moi. Et je finis par me demander si mon chemin dans le web 2.0 n’était pas, en partie, aussi pour me conduire à elle.

À l’endroit du monde, où tout est instantané, volatile, j’ai un passé, un présent et un futur avec elle. Même si je ne suis plus là, un jour.

C’est mon amie, mon amie de l’âge adulte. Le choix de deux femmes opposées sur beaucoup de sujets mais qui se rejoignent sur l’essentiel : inconditionnalité, intimité, partage.

Oui. Essentiel.

Opportunités

Senior Product Manager pour Paypal H/F – Basé(e) Paris

Offre disponible sur Altaïde

PayPal permet à toute personne ou entreprise ayant une adresse email d’envoyer ou de recevoir simplement et rapidement de l’argent grâce à un système de paiement en ligne. Avec plus de 114 millions de comptes, PayPal est plus que jamais en forte croissance et offre des perspectives de carrière passionnantes en France et à l’étranger. Aujourd’hui en France, un site marchand sur trois est client de PayPal. Nous souhaitons étoffer notre équipe «Produit B2B» France, en charge de la gestion commerciale et du développement des services destinés aux milliers de sites marchands clients de PayPal France et Europe.

Mission : Vous serez responsable du succès commercial et du développement d’un groupe de produits destinés aux marchands, en relation avec les équipes « marketing et commerciales » en France, « relation client » en Europe et « développement » en Californie. Vous aurez en particulier à :

Définir la stratégie et les plans d’actions pour atteindre les objectifs commerciaux
Coordonner les actions nécessaires des équipes marketing, vente et support client
Représenter vos lignes de produits auprès du comité de direction PayPal France
Analyser les besoins du marché français et formuler les recommandations d’évolutions ou de nouvelles fonctionnalités des services PayPal
Etudier les différentes solutions possibles avec les ingénieurs et Product Managers en Californie et gérer le projet jusqu’à sa mise en ligne sur le site et au suivi de son succès
Participer aux grands programmes Européens
Profil : Diplômé(e) d’une école d’ingénieur, idéalement titulaire d’un MBA, vous avez une expérience d’au moins 5-7 ans, dont au moins deux ans en gestion de projet, maitrise d’ouvrage ou marketing produit B2B, dans un environnement IT (WEB, SSII, Société de conseil IT). Vous êtes technophile et passionné(e) par l’innovation et les usages liés au WEB. Une expérience technique est un plus. Vous parlez très bien anglais (entretiens en anglais, voyages fréquents). Diplomate, vous avez une excellente vision stratégique et une grande capacité à fédérer des équipes cross-fonctionnelles. Très orienté(e) résultat, vous êtes à la fois créatif(ve) et analytique, aimez comprendre les besoins des clients (marchands) et développer de nouvelles offres et fonctionnalités. Vous avez un état d’esprit entrepreneurial, s’épanouissant dans un contexte rapide où la capacité de décision est large.

De bonnes raisons pour nous rejoindre :

La possibilité de participer à l’une des plus belles success story du WEB
Un environnement de travail international et business oriented
Une équipe de management haut de gamme et participative
Pour ce poste, merci de contacter notre conseil en précisant la référence PAYCDP-12A : Altaïde, Eve Nicolas-Hérondart, [email protected]

Portraits

Adèle et Nathalie à l’assaut de la Web-Entreprise avec émoi émoi

émoi émoiNathalie Fargeon et Adèle Bounine sont des Girlz In Web comme on les aime : Billes en tête, elles ont créé émoi émoi : une boutique en ligne qui propose des vêtements pour femmes enceintes. Rencontre avec des Web-entrepreneuses passionnées et passionnantes…

La passion comme moteur

GIW : Bonjour les filles ! Pouvez-vous commencer par revenir un peu sur votre parcours et sur la création d’émoi émoi ?

Adèle : Nathalie et moi avons toutes deux étudié à HEC. C’est comme ça que nous nous sommes rencontrées. Là bas, nous avions choisi la majeure Entrepreneurs. Durant notre cursus, nous devions travailler sur un projet personnel… Comme nous sommes toutes les deux passionnées par la mode, nous avons réfléchi ensemble à un projet de création d’entreprise dans ce secteur. De par nos expériences, nous avions la certitude qu’il faut s’adresser à une clientèle précise sur internet et que le e-commerce est un canal de distribution très adapté aux marchés de niche. Des amies nous ont parlé du manque de choix de vêtements de grossesse « mode » et c’est lors d’un voyage dans le Jura que nous avons décidé de nous lancer dans l’aventure émoi émoi.

GIW : Quelques mots sur votre parcours avant émoi émoi ?

Nathalie : Personnellement, j’avais déjà goûté aux joies du  e-commerce et de la mode sur le Web en travaillant au cours de mes études pour Jules ou pour La Redoute où j’ai participé au lancement d’un projet de e-commerce européen… Et pour la majeur Entrepreneur, j’avais fait un business plan pour le lancement d’un site de e-commerce en puériculture… Tout cela a fait que l’idée me trottait dans la tête.

Adèle : De mon côté, j’avais plus de l’expérience en finance, chez Advent International en LBO puis chez Alven Capital, un fonds d’investissement qui investit dans des start-up. Ça a été l’occasion pour moi de voir beaucoup de projets ! A la fin de mon stage, les gens avec lesquels je travaillais m’ont fait remarquer que j’avais les yeux qui brillaient plus lorsqu’on parlait entrepreneuriat  que lorsqu’on parlait finance….

Nathalie : Nous avons donc travaillé à l’école sur le projet.  Mais ce que l’on pourrait appeler l’acte de naissance d’émoi émoi a eu lieu lors du salon Playtime de juillet 2009. Là-bas, nous avons rencontré des créateurs de vêtements pour femmes enceintes , nous leur avons décrit notre projet et nous avons choisi les vêtements que nous voulions pour la boutique.

Adèle : Ensuite nous avons été incubées chez Ineum consulting jusqu’en janvier où nous avons bénéficié du coaching de consultants sur les aspects qu’on ne maîtrisait pas encore. Puis en janvier, nous avons quitté l’incubateur et nous nous sommes consacrées à la création de l’entreprise et  au développement du site.

L’évidence du web

GIW : Parlons justement du site web, comment s’est déroulé le processus de création de votre site ? Est-ce que vous aviez des connaissances techniques ?

Nathalie : Non, non, non :-) Mais on avait une bonne maîtrise des outils en ligne comme les blogs, Facebook, Twitter, etc. La première chose que l’on a faite, c’est de faire une petite formation technique pour comprendre les bases (HTML, CSS, ergonomie). Au début du projet, nous avons recherché un troisième associé, un directeur technique. Finalement, nous n’avons pas trouvé la perle rare et nous avons décidé d’externaliser le développement du site auprès d’une agence. Et pendant quasiment six mois, on a potassé le cahier des charges et on s’est fait conseiller par des amis qui travaillent dans le web. Le but était d’acquérir une certaine maîtrise pour faciliter les échanges avec les agences Web que nous avons rencontrées.

GIW : Pourquoi un directeur technique et pas une directrice technique ?

Nathalie : On ne s’est pas focalisées sur le sexe (rires). Mais il faut dire que nous évoluons dans un milieu qui est certes web, mais qui reste particulièrement féminin : celui de la mode pour femmes enceintes. Donc, finalement, nous faisons face à la problématique inverse  de GIW, en réalité. Quand Girlz in Web essaie d’attirer des femmes vers un monde technique, chez émoi émoi, nous essayons de faire venir des hommes dans un monde très féminin. Et rien que le fait de trouver quelqu’un qui a un profil technique, c’est compliqué !

GIW : Vous avez donc fait appel à une agence extérieure. Comment avez-vous fait votre choix ?

Nathalie : Pour l’appel d’offre, nous nous sommes faites conseiller pour la présélection. Il faut dire qu’il y a tellement de prestataires aujourd’hui qu’il est difficile de faire un choix : nous nous sommes donc tournées uniquement vers les agences qui nous avaient été recommandées au moins une fois.

Adèle : Finalement, l’agence que nous avons choisie est arrivée assez tard dans le processus de sélection.  On l’a incluse car ils avaient été en charge d’un site que nous aimons beaucoup, celui de Garance Doré.

Nathalie : Au début, nous voulions  séparer le webdesign du développement, mais compte-tenu de notre délai assez court (3 mois), nous avons compris qu’il valait mieux tout confier à la même agence pour accélérer la mise en route…



Adèle (à gauche) et Nathalie (à droite), Web-entrepreneuses et co-fondatrices d'émoi émoi

GIW : Vous avez réussi à lancer le site dans les délais fixés ?

Nathalie : Le site a été lancé avec un mois de retard (en avril 2010), et certaines fonctionnalités que nous voulions avoir dès le lancement du site sont lancées au fur et à mesure.

Adèle : Depuis le lancement, nous avons plein de nouvelles idées de fonctionnalités et c’est assez frustrant de ne pas pouvoir tout mettre en œuvre tout de suite !! Les jours passent, les idées s’accumulent…

Nathalie : … Car même si nous avons la main sur le blog et sur le site dès que nous  voulons une nouvelle fonctionnalité ou faire les choses différemment, nous avons besoin de l’agence.

GIW : Qu’en est-il du choix du nom de votre boutique en ligne ? Avez-vous pris en compte le côté SEO lors du choix du nom d’émoi émoi ?

Adèle : Nous avons beaucoup réfléchi au nom du site… Le plus important pour nous était de choisir quelque chose qui soit vraiment féminin : nous voulions remettre la féminité au cœur du site, dans un secteur qui parle souvent plus de poussettes et de puériculture que de mode et de beauté ! Nous voulions un vrai nom de marque, et pas un simple « femmes-enceintes.com ». Alors ce n’est pas forcément le choix le plus judicieux pour le SEO mais au moins, nous sommes différentes et nous affirmons notre marque.

GIW : Est-ce que vous avez mis en place une stratégie SEO ?

Nathalie : Nous faisons en sorte d’optimiser notre référencement au mieux. Dès le cahier des charges, nous avions pris en compte le SEO dans la conception du site. Mais le site est encore en construction, tout n’est pas encore optimal et il nous faut juste un peu de temps pour tout peaufiner.

Adèle : Même si le SEO est primordial pour exister sur Internet, cette stratégie ne doit pas aller au détriment de l’expérience utilisateur : Si nous écrivons « vêtements femmes enceintes » 13 000 fois sur toutes les pages, les internautes nous trouveront dans Google mais ne voudront pas rester sur le site. C’est un équilibre à trouver : nous préférons mettre en avant nos marques et nos produits, correspondre aux besoins de nos clientes qui ont particulièrement besoin d’être informées et rassurées. Les pages de contenus créées doivent être d’abord écrites pour nos clientes, avant d’être optimisées pour les moteurs !

Derrière le web, l’humain

GIW : Pour quelle stratégie de  communication avez-vous opté ? Vous utilisez principalement le web ?

Nathalie : En réalité, lors du lancement, nous avons privilégié la communication via nos réseaux. Nous avons donc envoyé des mails personnalisés à tous nos contacts afin de les avertir du lancement d’émoi émoi et pour leur demander de diffuser l’information auprès de leurs réseaux. Dans un deuxième temps nous nous sommes concentrées sur les liens commerciaux et des publicités ciblées sur Facebook. L’utilisation d’autres relais de communication arrivera plus tard… En fait, pour le moment, nous cherchons plus à stimuler la communication hors-web. Nous privilégions le contact humain, d’où le lancement de notre action d’essayage de vêtements à domicile.

Nous utilisons toutefois notre blog et Facebook pour communiquer les informations plus immédiates. Nous profitons aussi de ces espaces pour montrer un aspect moins commercial des produits que nous proposons. On communique sur Facebook pour montrer l’envers du décor, mais pas encore comme outil permettant de demander en permanence l’avis de ceux qui nous suivent… ça viendra petit à petit…  Mais ce sont des choses  qui sont encore confidentielles :-)

Adèle : Nous démarrons, donc il ne faut pas que nous nous dispersions dans différents canaux de communication. Les prescriptrices, celles qui parleront vraiment de nous, ce sont les femmes enceintes. Nous désirons être là pour les conseiller, les renseigner, et tout ceci ne passe pas toujours par le web…

GIW : Vous aviez anticipé le fort besoin d’humain qui se cachait derrière le lancement d’une boutique en ligne ?

Adèle : Avant le lancement du site, nous avons interrogé énormément de femmes enceintes et c’est quelque chose qui ressortait beaucoup. Nous tentons de palier à la frustration de faire ses achats en ligne, et donc de ne pas pouvoir essayer tout de suite les vêtements proposés en répondant toujours présentes par e-mail, par téléphone, voire en livrant nos clientes en main propre !

La page d'accueil d'émoi émoi

Identifier ses atouts pour gagner en crédibilité

GIW : Avez-vous eu l’impression que le fait d’être des filles sur le web a été handicapant ?

Adèle : Je ne sais pas si ce qui a été handicapant pour nous, c’est le fait d’être des filles… C’est peut-être aussi notre âge, le fait de n’avoir jamais été enceintes ou d’avoir lancé notre entreprise dès la fin de l’école… Il s’agit plutôt d’un ensemble d’éléments qui fait que nous devons très bien connaître nos dossiers pour gagner en crédibilité.

Nathalie : Il faut savoir se faire respecter et jouer de notre situation. Je pense d’ailleurs que le fait d’être jeunes sur le web est plus simple que dans d’autres milieux : le web reste un secteur jeune. Quand on est bien préparé, alors le dialogue avec les interlocuteurs se passe très bien : il faut juste savoir utiliser les bons mots et montrer que l’on sait de quoi l’on parle.

Des experts encore trop rares

GIW : Avez-vous trouvé, lors du lancement de votre projet, des structures vous permettant d’être conseillées par des experts du e-commerce ?

Nathalie : Parmi les diplômés de la branche Entrepreneuriat, nous sommes nombreux à nous être lancés sur le web. Cela a permis de créer un véritable réseau d’entraide. Et même si les incubateurs sont en théorie généralistes, ils hébergent de facto beaucoup de start-up. Nous n’avons pas fait appel à des structures spécialisées dans le web, nous avons plutôt utilisé un réseau informel.

GIW : Vous avez donc trouvé des conseils dans des réseaux permettant des discussions « d’égal(e) à égal(e) » plutôt que dans des structures encadrantes spécialisées dans le e-commerce ?

Adèle : C’est probablement parce que nous n’en connaissons pas… Comme les spécialistes du milieu sont encore particulièrement actifs sur le web, ils n’ont peut-être pas le temps de s’impliquer plus pour  transmettre leur savoir au sein de structures « officielles ».  Le e-commerce est encore jeune, ces structures finiront bien par montrer le bout de leur nez !

En savoir plus :

Le site d’émoi émoi

Suivre les aventures d’émoi émoi sur le blog du site, sur Facebook et Twitter

http://www.emoi-emoi.com/
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Evénements

Enfin le site V.0 — version bêta.

Lancement de la V.0 du portail Girlz in Web, enfin (!) j’ai envie de dire. Un site collaboratif produit par des professionnelles du monde numérique, réalisé avec une équipe gérée complètement à distance et ouvert à toutes les contributions, pourvu qu’elles émanent de femmes agissant dans des univers numériques & technologiques…

Nous sommes heureuses et fières de vous présenter le site de Girlz in Web. En version bêta pour le moment car il reste des évolutions/améliorations à effectuer.

Plusieurs semaines de réflexions et de réunions + pas mal de concentration et de concertations auront été nécessaires pour imaginer ce portail : à quoi pouvait-il servir? De quoi allait-on y parler? Sous quelles formes? Qui contribuerait? Puis la partie difficile fut la période de « recrutement » de l’équipe créa / dev / intégratrice. Pas évident de trouver des personnes motivées, enthousiasmées par le projet ET un peu disponibles pour rendre réel ce qui est resté pas mal de temps un zoning dessiné sur une slide. Je salue donc ces personnes qui ont (bénévolement) fait en sorte que le site existe. Clap Clap !! Big up !! Hip hip hourra tout ça tout ça….. (les crédits ici)

Virtual project

La quasi intégralité du projet a été menée avec une équipe à distance (99% de femmes et 1 homme, je le salue d’ailleurs pour son soutien). Les nouvelles technos auront été nos meilleures amies et des outils indispensables pour assurer une gestion de projet cohérente et suivie malgré des rendez vous non physiques, des disponibilités souvent remises en cause, des passages de relai d’une dev à une autre etc. Les outils de gestion de projet comme Basecamp sont extrêmement utiles dans ce genre de contexte d’équipe écartelée géographiquement.

Au final le site correspond à nos objectifs. Des articles focusés sur les expertises professionnelles, rédigés par des femmes actives voire parfois activistes des nouvelles technos. Peu d’articles pour le moment, car il est complexe de motiver des troupes avec une simple page d’attent et puis c’est un lancement! J’espère bien que, très vite, l’existence de ce site donnera envie aux professionnelles des nouvelles technos de partager leurs expertises et expériences. Et donc de se faire connaître et reconnaître pour leurs compétences, visions, talents etc.

V.0 et donc une V.1 puis une V.2

Aujourd’hui nous lançons le site sous sa forme la plus essentielle, mais pas la plus aboutie. D’un point de vue éditorial le site sera dans les premiers temps alimentés d’articles en fonction des envies individuelles des femmes du collectif. Pas de sujet imposé, pas de de thématiques pré-déterminées. Les 6 catégories principales ont été pensées pour diversifier les prises de paroles, sans s’engouffrer dans une profusion de sous catégories, spécifiques ou trop précises, et pour gérer un juste équilibre entre sujets d’actus/de flux et sujets de fond/plus froids.
L’objectif n’est pas de devenir le énième site de commentaires à chaud sur les actus liées aux nouvelles technos et au web, mais bien de proposer des regards et des visions professionnels et argumentés. Evidemment, les actus ont leur place, surtout si elles donnent envie de s’enthousiasmer ou au contraire de pousser une coup de gueule.
Progressivement nous créérons de nouvelles rubriques, des dossiers et chroniques thématiques, augmenterons la part de contenus vidéos and so on… Le tout grâce aux contributions du collectif, à vos contributions, si vous avez des idées, des envies particulières

J’espère que vous apprécierez ce site et son contenu, que vous rejoindrez très vite la bande de rédactrices (bande non figée, non exhaustive et non permanente :) ). Si vous avez des remarques ou suggestions n’hésitez pas à nous les faire savoir via notre formulaire de contact

Bonne lecture….

6 Commentaires

Point de vue

Ta mère la gameuse. Le cas Farmville.

Logo de Farmville

Page de démarrage du jeu social Farmville

Comment le dernier carton du web social, Farmville, a révélé la pratique du gaming à une frange jusqu’ici aux abonnés absents des jeux en ligne.

« Il faut cultiver notre jardin »

En prenant presque à la lettre cette célèbre phrase du Candide de Voltaire, Zynga, société américaine déjà éditrice des jeux Mafia Wars et Texas HoldEm Poker lance en juin 2009 Farmville sur Facebook. Le but de ce jeu est développer sa ferme en faisant pousser fruits et légumes, en élevant des animaux le tout en grande interaction avec les amis de son réseau social. Ce gameplay (mécanique de jeu) extrêmement simpliste devient très vite un succès mondial : 31 millions d’utilisateurs quotidiens, 82 000 millions d’utilisateurs mensuels en février 2010, qui y passent en moyenne 7 heures par mois !
A titre de comparaison, les joueurs de Farmville sont plus nombreux que les utilisateurs de Twitter (environ 75 millions de comptes pour 15 millions de comptes actifs)…

Pourquoi un succès aussi massif et fulgurant ?

Parce que Farmville utilise de manière extrêmement efficace toutes les fonctionnalités virales du réseau social, et est à lui seul un état de l’art parfait du social game :
• pas besoin d’instruction, ou de règle du jeu, le fonctionnement est enfantin
• l’usage linguistique est minimal donc véritablement international, seules les notifications sont anglais, le jeu fonctionne sans texte ou presque
• la récurrence des actes de jeu : faire pousser des fraises, c’est bien, mais il faut revenir pour les récolter !
• la notification quasi exhaustive de toute forme d’activité sur le jeu, à destination des contacts du réseau social
• La possibilité de visiter la ferme de ses amis, et donc la mise en compétition des différentes fermes
• la récompense systématique (sous formes d’item, de points d’expérience, de Farmville cash) d’une action propageant la viralité du jeu (visiter la ferme de ses amis et nourrir les poulets, cliquer sur une notification publiée sur le mur Facebook d’un ami et recevoir une gratification, etc)
• le modèle free-to-play poussé à son maximum : l’achat de cash en micropaiement n’est pas indispensable pour une utilisation même intense du jeu.

Un modèle gagnant-gagnant

Si Farmville capitalise sur une bonne partie des 400 millions de comptes Facebook dans le monde pour assurer sa notoriété et sa fortune (135 millions de d’euros de CA pour Zynga en 2009), Facebook réalise aussi une très bonne opération, prenant quelque 30% de commission à chaque micropaiement soit environ 40 millions d’euros pour 2009…

Sociologie du joueur

La vraie surprise se situe dans le profil du joueur moyen. En effet, la véritable révolution des social games en général, et de Farmville en particulier, est dans son public. Si la plupart des jeux vidéo et des jeux en ligne sont prisés plus par des jeunes hommes que tout autre catégorie de la population, c’est l’exact inverse avec les social games : selon un étude parue en 2010, le joueur moyen des social games est une femme active de 43 ans (mariée, avec des enfants !)… Cette annonce est un coup de tonnerre dans une industrie du jeu vidéo qui tentait depuis longtemps déjà de séduire un segment jusqu’ici rétif. Bonne nouvelle lorsqu’on connaît le pouvoir d’achat d’un adulte installé, et super bonne nouvelle lorsqu’on sait que la femme est prescriptrice pour plus de la moitié des dépenses d’un  ménage !

Témoignage d’une joueuse

On sait qu’actuellement le segment le plus en progression sur Facebook est celui des 35 ans. Mais de là à imaginer sa chèfe de bureau semant et récoltant des fraises ou des artichauts virtuels, il y a quand même des limites ! Et pourtant, en partance pour un week-end en Belgique, j’ai pu discuter un long moment avec ma voisine de Thalys. Belge, environ 30-35 ans, cette femme revenait d’un séminaire à l’Insead à la suite de la fusion Fortis – BNP. A la tête d’un département gérant certaines problématiques précises de SI et mathématicienne de formation, elle passait environ une heure chaque soir à s’occuper de sa ferme virtuelle… et son niveau d’expérience était déjà très avancé… Lui demandant ce qu’elle trouvait à ce jeu, et pour quelles raisons elle y jouait, elle me dit que cela la détendait avant de se coucher ! Comme une sorte d’exutoire, à la manière d’un jardin zen, elle construisait sa ferme, s’amusait à parier avec ses amis sur l’avancée du jeu, etc. Si elle n’avait pas encore sauté le pas de l’achat d’item, elle se servait de l’aspect social de ce jeu pour lancer des paris à ses amis Farmville dont la récompense serait un dîner ou autre, IRL.

Conclusion

Phénomène de mode, et dont la croissance commence déjà à s’éroder après à peine un an d’exploitation, Farmville restera quand même comme le jeu le plus joué sur Facebook. Internet en général, et les réseaux sociaux en particulier, ont réussi à sensibiliser au jeu des populations a priori réfractaires et imperméables presque de fait, telles que les femmes (via les social games), et le milieu de l’entreprise (via les serious games). Il y a fort à parier que ce mouvement se développera de plus en plus, et de l’ordinateur évoluera vers le téléphone, notamment l’iPhone. Ainsi, la présentation d’une version iPhone de Farmville à la keynote d’Apple le 7 juin 2010 est un indice fort de l’aspect stratégique que représente ce genre de jeux pour l’éditeur, pour l’hébergeur, mais également pour le fournisseur de terminal.

Présentation de l’interface de Farmville pour iPhone

…..
Sources Social Games :
http://www.nicolasfrot.net/?p=1073
http://www.gamasutra.com/view/news/27214/PopCap_24_Percent_Are_Active_Social_Gamers.php
http://www.mediassociaux.com/2009/11/04/les-casual-games-a-lassaut-des-reseaux-sociaux/
http://en.wikipedia.org/wiki/FarmVille
http://www.npr.org/blogs/alltechconsidered/2010/02/this_aint_your_mothers_farmvil.html

http://www.infosolutionsgroup.com/2010_PopCap_Social_Gaming_Research_Results.pdf

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