Portraits

Nadia Tiourtite décrypte le métier de planner stratégique digital

Nadia Tiourtite

De fil en aiguille et par passion du Web, Nadia Tiourtite s’est retrouvée planner stratégique digital. Un nouveau métier que grandes et petites agences de communication commencent à intégrer. Non sans difficultés…

En quoi consiste ton métier ?

Je suis planneur stratégique digital. Mon métier consiste à être la « ressource » digitale au sein de mon agence. Je dis ressource parce que le planning lui même est une ressource que les commerciaux et les créatifs, moins souvent, activent pour leurs besoins. On accompagne les commerciaux pour les recommandations stratégiques faites aux clients ou aux prospects en cas de pro activité ou compétition. Dans mon cas, j’interviens quand ils ont un besoin web, mobile et aussi PLV dynamique (borne, vitrine interactive) puisque on est une agence Communication point de vente. Concrètement, j’apporte les réponses du temps 2, celle juste après s’être dit « Et si on faisait du web ». J’affine le Pourquoi, le Quoi (un site, un mini site évènementiel, une application Facebook etc.), en m’appuyant sur les usages Web, les insights conso (augmentation du taux de connexions internet sur mobile, 1 internaute sur 4 sur FB en France….)
Objectif : par ma connaissance du web, définir une campagne, une présence la plus pertinente possible par rapport aux objectifs du client et sa cible, et intervenant au près des codes culturels du web pour favoriser son adoption.
Autre mission du Planner digital : ça touche à la mystique, « évangéliser » en interne pour diffuser et faire adopter la culture et les réflexes digitaux. Accompagner et favoriser le basculement métier par des documents de tendance, des informations à partager, des rencontres… Une métaphore qui dit son chemin de croix ;)

Quelle est sa valeur ajoutée par rapport à un consultant web « ordinaire » ?

Dans un groupe publicitaire, le planneur est « invité » à emprunter aux outils de son homologue offline : insight (les clés du comportement conso qui vont faire levier), les mappings en tout genre, et l’effet powerpoint slide allégée et très imagée. Par rapport à un consultant web, il est « invité » à être moins dans la stratégie des moyens, que dans l’IDEE, la vision : de la pédagogie et de l’inspirationnel plus que de la précision et de la mécanique.

Quels sont les principaux acteurs avec qui tu es amenée à travailler ?

En interne : les commerciaux, les créatifs. En externe : les prestataires . Il y a évidemment pleins d’autres interlocuteurs qui devraient intervenir : directeur technique, architecte de l’information. Mais la configuration de mon agence (agence non web) fait que mon directeur technique est en fait mon prestataire régulier.  Et d’architecte d’information, point : je fais mes arbos et mes zonings.

Quelle rôle joues-tu dans une équipe ? Dans l’agence ?

J’interviens en amont lors de la définition de la stratégie. J’élabore la recommandation, la présente au client, en collaboration avec le commercial. Je rédige le brief créatif et briefe les créas. A ce stade, on entre dans le déploiement du projet et intervient un chef de projet qui à son tour me fait intervenir ou pas. Le planneur, à la différence d’un consultant Web, doit s’arrêter à l’élaboration de la stratégie, de l’idée…en tous dans les groupes publicitaires avec des spécialisations métiers fortes.

Comment en es-tu arrivée à ce métier ? Quels ont été tes précédents postes ?

Par un effet fer à cheval/cheval de course/course à pied…. J’ai commencé par la com politique et lobbying, travaillant déjà mais côté thématique sur les enjeux de la société numérique. Et ensuite j’ai travaillé aux côtés de Xavier Moisant au sein de Place de la démocratie sur de l’Internet Politique. Et pour finir, on a rejoint ensemble le monde des agence, pour faire de l’Internet. Résumé en slash : Communication politique./Internet politique/Politique

Quelles études as-tu faites ?

Je suis juriste de droit public. J’ai un DEA (un master pour les plus jeunes ;) ) en droit public national et européen. L’adage ne ment donc pas : le droit mène à tout ! Plus sérieusement, ça a été pour moi une histoire d’immersion. Je travaillais avec Xavier depuis quelques jours qu’il me contraignait à bloguer. C’était pour lui questions de logique à observer de près, de reflexe à observer. Si le planneur classique se rapproche du sociologue, le planneur digital relève plus de l’anthropologue : immersion, observation des rites tribaux…. Paris VIII a d’ailleurs un 3ème cycle d’anthropologie des médias numériques qui me tente !

Quelles qualités et compétences penses tu qu’il faut avoir pour faire ce métier ?

De la curiosité, beaucoup de curiosité, des qualités de navigateur et d’explorateur…ne jamais considérer une étape comme acquise. Ce qui est fait reste à faire ! De l’empathie : on observe pas des consommateurs, on observe un espace public, on en est acteur. Une capacité à comprendre, interroger les choses très rapidement.

Que conseillerais-tu à un jeune qui voudrait faire ce métier ?

Si faire ce métier, c’est faire du contenu web : commencer à en produire soi même. La créativité venant aussi d’une capacité à détourner les technos, je recommanderais de se former aux Gobelins. Et de commencer dans une PME, une hot shop créative, où les postes ne sont pas figés et on peut définir des présences web plus innovantes : UPIAN, UZIK…
Et de s’abonner à quelques blogs référents de penseurs du web et de les lire régulièrement pour s’imprégner des logiques propres du web. Les paradigmes sautent.

Mes recommandations : Danah Boyd et Henry Jenkins.
+ Knokin’ Le blog de réflexions  de Nadia et Xavier

Veille

Mac App Store : premières impressions de Sandrine Camus

Mac App Store

Vous n’avez pas pu passer à côté : le 5 janvier 2011 après-midi, Apple a ouvert le Mac App Store. En magasin au lancement : 1000 applications. Conçu exactement sur le même principe que ceux pour iPhone et iPad, ce nouvel App Store a très été vite adopté par Sandrine Camus.Premières impressions d’une journaliste high-tech et Mac-addict, rédac chef de GamonGirls.

Facilitateur de vie

Le Mac App Store est un beau catalogue. Il regroupe toutes les applications pour Mac. Plus besoin d’aller en boutique IRL pour acheter les logiciels en boîte, ni de perdre du temps à visiter les sites des développeurs. Tout est là, permettant une vision globale de l’offre présente, et facilitant la comparaison : « Je suis très contente de voir arriver ça sur mon Mac, je vais moins perdre de temps. Comme toute consommatrice impatiente ça me convient de pouvoir acheter de chez moi ! »

Piège à fric

C’est un des premiers mots prononcés par Sandrine lorsque je l’interviewe, moins de 48 heures après l’ouverture du Mac App Store. Pour cette très grande consommatrice d’applications à titre pro comme perso, la nouvelle place de marché représente aussi une menace pour son porte monnaie : « Si c’est comme l’iTunes je vais être ruinée très vite ». Car comme les autres App Store, il est couplé à son compte iTunes, et permet l’achat en un clic.

Des choses amusantes, pas de belle découverte

« J’ai fait des découvertes marrantes comme Clarus : tout pour gérer ton animal de compagnie, ses vaccins… Et le Dress Assistant : pour gérer sa garde robe. » Question jeu ? « Rien de nouveau sous le soleil, on a les mêmes pour iPhone et iPad ».

Trop de jeux par rapport aux autres applications

Pourtant gameuse (elle a créé GamonGirls), Sandrine regrette que la proportion de jeux soit si grande. « Aujourd’hui on joue plus sur mobile, iPhone ou iPad, que sur son Mac. Je suis donc presque déçue qu’il y ait autant de jeux et pas de belle découverte en logiciel. » Tout en relativisant : « On a de telles pépites sur l’App Store d’iTunes que notre niveau d’exigence s’est élevé. Et puis c’est le tout début, l’offre devrait se diversifier. »

Une offre pour l’instant très américaine

Un autre regret : « La quasi totalité des applications en vente sont américaines. Comme au lancement de l’iTunes. Alors qu’aujourd’hui le monde entier et représenté. On a d’excellents développeurs en France, au Japon… Ca devrait venir, jespère ! »

Une politique commerciale en devenir ?

Le Mac App Store propose évidemment tous les gros logiciels connus de Mac : Keynote, iPhoto, et… Aperture : vendu 199,90€ dans son packaging, il ne vaut que 62,99€ sur le Mac App Store. C’est la bonne surprise. « Pour moi qui râle quand je constate que le prix d’un logiciel vendu sous boîte est le même que via téléchargement, c’est une bonne nouvelle. Je serai heureusement surprise que cette politique soit adoptée. Aperture est un de leurs logiciels. Mais est-ce un coup de promo ? ». Sur la politique commerciale en générale aussi, Sandrine attend la suite : « Il est trop tôt pour se prononcer, on ne connaît pas encore la réaction des développeurs, comment ils vont se positionner commercialement. » Pour l’application Evernote, l’effet Mac App Store est revenu à plus que doubler le nombre de téléchargement de leur application. Nul doute que cet effet de masse pèsera dans la balance.

A surveiller !

Une chose est sûre, vous ne pourrez pas passer à côté du Mac App Store : 24 heures après son ouverture, Apple a annoncé avoir enregistré 1 million de téléchargements. Encore une fois la Pomme frappe très fort. Effet de lancement, ou success story à répétition pour Steve Jobs et la team Apple ?

Affaire à suivre les jours prochains, en veillant notamment aux questions suivantes :
- Accès à l’info développeurs : Le lien vers le site des développeurs de l’application sera-t-il rétabli ? (il existe sur iTunes, pas sur le Mac App Store)
- Politique commerciale : les prix des applications seront-ils identiques sur le site des développeurs et sur le Mac App Store ?
- Innovation et créativité : l’ouverture de cette place de marché aura-t-elle l’effet booster qu’a eu le lancement de l’App Store sur iTunes ?

Portrait Sandrine CamusSandrine Camus est journaliste high-tech, fondatrice et rédactrice en chef de GamonGirls.
Suivre Sandrine Camus sur Twitter.

Veille

Upian vous souhaite une année radicalement Rock !

Upian, prestataire web reconnnu et réputé depuis quelques années pour ses talents et compétences en matière de webdocu, nous souhaite une belle année 2011 en musique avec un clip interactif

Sur twitter, hier et aujourd’hui, un grand nombre de twittos s’est mis à relayer un clip interactif assez rigolo, bien fichu et surtout tres entraînant ! Un bonhomme en carton qui se balade dans un univers psychédélique, rencontre des obstacles, tous plus surréalistes les uns que les autres, et qu’on peut ponctuellement faire vaciller (en cliquant sur les ronds de couleur qui s’affichent de temps en temps)

Le clip « carte de voeux » :

Un prestataire web devenu producteur de contenus

Upian s’est démarqué ces dernières années par ses excellents webdocus, et ses innovations en la matière. De Gaza Sderot à Prison Valley, Upian a su créer une nouvelle écriture, complètement adaptée au digital. Sujets lourds, sociétaux ou politiques « packagés » de manière ludique et divertissante : certainement une des clés de l’information à l’heure du digital.

Mêlant interactivité, 3D, points d’entrées multiples, ergonomie impeccable, les webdocus d’Upian démontrent une très grande compréhension de la dialectique fond/forme inhérente au canal et ouvre des perspectives enthousiasmantes dans l’univers du webdocumentaire.

A la base prestataire de service web, Upian s’est diversifié et consacre une partie de son activité à la production de webdocumentaires. 25% de son C.A environ provient des revenus de ses documentaires (qui ont en général aussi une diff TV en plus). Cependant la rentabilité est encore très juste, le business model en construction, car en moyenne la société couvre ses frais mais ne dégage pas de profits.

Je trouve cependant l’évolution d’Upian très maline stratégiquement parlant. D’autant qu’elle est certainement née d’une véritable envie de produire des contenus au delà de produire de sites. Une véritable envie qui se traduit par des contenus de très très grande qualité. Clap clap donc.

Les webdocus :

Prison Valley

Havana-Miami

Gaza-Sderot

Si vous ne les avez pas encore vus, je vous recommande vivement d’y aller de ce pas.
A lire aussi, sur l’économie des webdocus > http://numerico.wordpress.com/2010/03/03/quelle-viabilite-economique-pour-web-docu-2/

Evénements

Mashable Meetup #2


Le prochain Mashable meetup aura lieu le 26 janvier prochain à Paris, les inscriptions sont limitées à 50 places so hurry up !

Les principaux sujets traités :

- e-citoyenneté
- géolocalisation
- social media inside

Le lieu

:
JWT Paris
88 avenue Charles de Gaulle (ligne 1, Metro ‘Sablons’)
Neuilly-Sur-Seine

Pour savoir à quoi vous attendre, lisez notre article sur le premier Mashable Meetup !

+ La page Facebook pour s’inscrire

Opportunités

Solidarité SIDA recherche des profils comm & web

Envie de faire rimer solidarité et communication Web ? Solidarité SIDA est à la recherche de plusieurs stagiaires com/Web/éditorial et d’un profil de communicant(e) online pour un CDD.

« Intégrer Solidarité Sida, c’est rejoindre une équipe jeune, dynamique et militante. C’est aussi participer à une aventure humaine et professionnelle intense au service de la prévention Jeunes et de l’aide aux malades, les plus démunis. »

>> Stagiaires Communication, Marketing, Presse
Dans le cadre de l’organisation du prochain festival Solidays et de nouvelles initiatives, Solidarité Sida recherche des jeunes talents.

Vous accompagnerez nos équipes dans la communication et l’organisation des initiatives (partenariat, promotion, presse…), le multimédia et le volontariat.

De formation supérieure, vous disposez d’au moins 4 à 6 mois à temps plein (entre février et juillet 2011) pour effectuer un stage professionnellement intense et humainement enrichissant. Votre vivacité d’esprit, votre capacité de travail et votre enthousiasme sont autant d’atouts pour faire de ce stage une expérience unique.

Envoi des candidatures :
CV + lettre de motivation avec période de stage à [email protected] sous la référence : stage SC

>> Un(e) Stagiaire – Animation du Réseau des Bénévoles

Dans le cadre de l’organisation du prochain festival Solidays et de nouvelles initiatives, Solidarité Sida recherche de nouveaux talents.

Vous disposez de 4 à 7 mois à temps plein entre janvier et juillet pour effectuer une mission professionnellement intense et humainement enrichissante. Doté de qualités d’organisation, d’un esprit d’équipe et d’une grande motivation pour l’action associative. Votre enthousiasme et une expérience d’animation auprès de jeunes seront vos meilleurs atouts.

Envoi des candidatures :
CV + lettre de motivation avec période de disponibilité à [email protected] sous ref : stage SV

>> Un(e) Stagiaire Web – Editorial

Dans le cadre de l’organisation du prochain festival Solidays et de nouvelles initiatives, Solidarité Sida recherche un(e) stagiaire pour son pôle web-éditorial.

Vous accompagnerez notre équipe dans la mise en place et le suivi des initiatives (sites web, blog, supports print, newsletter, communautés Solidays…).

De formation supérieure, vous disposez d’au moins 4 à 6 mois à temps plein (entre février et juillet 2011) pour effectuer un stage professionnellement intense et humainement enrichissant. Qualités requises : aisance rédactionnelle et relationnelle, curiosité, orthographe irréprochable. Votre vivacité d’esprit, votre disponibilité et votre enthousiasme sont autant d’atouts pour faire de ce stage une expérience unique.

Envoi des candidatures :
CV + lettre de motivation avec période de stage à [email protected] sous référence : stage SEW

>> CHARGE(E) DE COMMUNICATION WEB

Rattaché(e) à la Responsable Editoriale, vous avez en charge la gestion des sites Web (intervenants, contenus, suivi, reporting statistiques…) et des Newsletters (intégrations, envoi). Vous participez au suivi des projets print, assurez la présence de l’événement Solidays sur les principales plateformes communautaires et le suivi des dossiers relatifs aux technologies mobiles et Web 2.0 de Solidays.

Bac +3/4, vous justifiez d’une expérience significative sur un poste similaire, maîtrisez les technologies Web, l’environnement Mac , la chaine graphique et le Pack office. Des notions de PAO seront un plus (Indesign, Photoshop).
Vos qualités relationnelles et rédactionnelles, votre sens de l’organisation et votre réactivité sont vos meilleurs atouts.

CDD remplacement congé maternité du 1er février au 22 juillet,
Envoyer lettre de motivation, CV et prétentions à :
[email protected] sous référence Candidature CCW

+ Le Site Solidarité SIDA
Merci à Leslie Rados pour le lien

Point de vue

Le Web vu par une Girl In Print

Parce qu’à l’origine j’étais officiellement la seule Girlz In Web à travailler dans le print, j’ai eu envie de vous livrer ici ma vision du Web …

Voilà maintenant 3 ans que je travaille « dans la pub » comme on dit, en régie publicitaire plus précisément, pour de très beaux magazines papier. Vous l’aurez compris, dans le Print donc ! Mais, Girl In Web en devenir, web 2.0 addict et parfois même geekette sur les bords, le Web fait partie de mon quotidien jusqu’à me suivre partout [Apple quand tu nous tiens]. Me doutant qu’une analyse de mon intérêt personnel pour le web ne déchaînerait pas forcément les passions, c’est plutôt une approche média que j’ai choisie d’avoir ici ! Autrement dit, qu’est-ce qui, à mes yeux, confère au Web cette singularité et d’où lui vient ce potentiel incroyable face au Print lorsqu’on en vient à parler campagnes de communication et stratégies de marque ? Les lignes qui suivent vont donc naturellement vous donner la vision – non exhaustive – d’une Girl In Print sur le Web …

Quelques différences de base

Quand on vient du Print et que l’on travaille dans la pub [comprendre en régie publicitaire, agence média/créa ou chez l’annonceur], le Web nous apparaît un peu comme une grande inconnue, un média très technique et, bien entendu, moins tangible que la presse … Assez déstabilisant pour les Printeux tout cela !
Le Web est effectivement souvent perçu (ou rêvé) comme un média beaucoup plus technique que le Print. Un exemple ? Si vous parlez de CPM, CPC, PAP, d’une campagne qui ne délivre pas assez de … STOP ! Là, vous avez déjà perdu la moitié de votre auditoire Print ! Trop abstrait. D’ailleurs, autre fait déstabilisant pour les acteurs du Print : quand une pub est vendue en presse et publiée, on ne revient pas dessus. Quand une campagne est mise en ligne, si …
Et ce n’est pas tout ! Les approches marketing Print et Web sont aux antipodes l’une de l’autre : quand le discours média du Print va être très quali, celui du Web aura tendance à être plus quanti. Les logiques de raisonnement diffèrent donc et le quali donne davantage l’impression d’être maîtrisable que le quanti. Il faut aussi intégrer le fait que beaucoup d’acteurs du Print [autour de la quarantaine] n’ont pas grandi avec le Web [alors qu’avec la TV et la radio, oui] et les plus réfractaires d’entre eux ne veulent tout simplement pas s’y mettre. Toujours publicitairement parlant j’entends ! Question de génération dira-t-on …

De si nombreuses possibilités

Car dès lors que l’on s’intéresse de plus près au Web, on en découvre les mille facettes et surtout, les nombreuses possibilités de contacts privilégiés et d’interaction qu’il permet entre un prospect [ou même consommateur fidèle] et une marque ! Quoi de plus interactif en effet qu’une campagne on-line ? Quand la presse est considérée comme un média d’image purement et simplement statique, le Web, lui, est générateur de trafic, rend possible des opérations de tracking et propose aux internautes une expérience privilégiée avec les marques. Une campagne on-line permet ainsi d’aller plus loin que ne le permettra jamais une campagne de com en presse grâce, principalement, à son principe d’immédiateté. Un internaute tenté, séduit ou intrigué cliquera sur une bannière flash, un pavé vidéo ou encore sera marqué par un habillage dédié de Home Page. Il aura envie d’en savoir plus, d’aller plus loin, de se rapprocher de la marque et cela sera possible sur le champ !
L’expérience consommateur/marque n’est donc que plus forte sur le on-line, rendant le Web des plus pertinents et redoutablement efficaces …

Vers des échanges marques/consommateurs renforcés

Sans parler des possibilités immenses qu’offre le Web 2.0 avec ses réseaux sociaux, ses plateformes communautaires, ses blogs et autres sites Internet interactifs. Quoi de plus percutant et fédérateur pour une marque que de créer et développer une communauté de fans à qui elle peut adresser des messages immédiats, donner des infos exclusives et envoyer toutes sortes d’actualités ?!!
Du coup, le Web 2.0 permet plus d’échanges entre l’internaute et la marque ; le consommateur peut de la sorte mieux connaître une marque lambda (et vice-versa), s’en rapprocher voire même en devenir acteur. Une expérience unique, privilégiée est ici créée pour l’internaute, lui donnant in fine un sentiment de proximité et de connivence. Et pour clore la série des compliments, le Web est bien entendu évolutif et ses perspectives d’avenir et de développement sont énormes : je n’ai, par exemple, pas parlé de la publicité mobile. Ni de l’iPad et des contrées lointaines et inexplorées qu’il laisse entrevoir pour le Web 2.0 et … la presse d’ailleurs !

Et pour finir, une belle complémentarité ?

Ce portrait presque parfait du Web et de ses atouts face au Print mérite toutefois d’être nuancé entre autres car je dirais que Print & Web sont au final complémentaires … C’est le cas aussi des autres médias me répondrez-vous ! Oui, mais en attendant, il n’y a qu’entre le Print et le Web que courent des rumeurs de rapprochement organisationnel au sein des agences média et régies publicitaires … Et surtout, le Web est de plus en plus utilisé en complément de dispositifs Print classiques. Prenons un exemple: un annonceur X achète une simple page de pub dans un magazine. Il y fait la promotion du jeu-concours qu’il organise on-line … sur le site Internet du magazine en question. Le lecteur n’a plus qu’à se rendre sur le site et jouer en ligne ! Ce dispositif permet ainsi une double visibilité Print+Web, des points de contacts renforcés avec la marque et favorise la fidélisation du consommateur. Encore mieux : une pub Print peut aussi renvoyer sur un forum Web, un mini-site événementiel dédié ou une campagne de publicité en « réalité augmentée » comme GQ et Calvin Klein Underwear en mai … L’interactivité et le lien avec le consommateur/acteur n’en sont que plus fédérateurs ! Quoiqu’il en soit, la presse reste un média traditionnel de valeur, créateur lui aussi de sensations uniques pour le consommateur. Je pense ici au contact physique qui existe entre un lecteur et son magazine. Il s’agit là d’une expérience inestimable. L’immersion dans l’univers des marques est elle aussi bien réelle : papier, odeur, grand format, photos et créas mises en valeur par une belle maquette. Un sentiment rassurant et une réalité indéniable enveloppent le lecteur : le Print offre à ses lecteurs une expérience de qualité …

En conclusion, une préférence ?

Alors voilà, il m’est avis que Print et Web nous permettent tous deux de vivre de belles expériences de marque et, chacun à leur façon, d’atteindre les consommateurs. Mais tandis que l’un doit se repenser, l’autre doit ‘juste’ structurer et poursuivre son développement.
Autant dire que j’ai choisi mon camp …
Petite précision : article écrit durant l’été 2010. Entre temps, je suis moi aussi passée sur le on-line …
[image by Mannobhai]

Point de vue

Marque employeur et recrutement : le point, un an après…

Illustration Microsoft Jobsblog 2009

En 2009, le Blog RH de recrutement se voulait Funky et éloigné de la communication "officielle" du groupe


Un an après avoir conseillé une entreprise sur la stratégie à adopter pour toucher les jeunes diplômés en utilisant le Web 2.0, j’ai pris du recul et fait le point sur quelques Do’s & Don’t de la marque employeur sur le Web.



Il y a un an, une grande entreprise française avait fait appel à moi pour réfléchir sur le thème de la marque employeur sur le Web. La société désirait savoir quelle stratégie adopter sur le « web 2.0″ afin de communiquer auprès des jeunes diplômés français. Douze mois plus tard, je m’aperçois que les choses, même si elles n’ont pas radicalement changé, ont tout de même sacrément évolué : une bonne raison pour faire le point…

Les tâtonnements de 2009

Soyons honnêtes, il y a un an, les exemples de sociétés françaises qui sortaient du cadre de leurs sites corporate pour communiquer sur leur politique de recrutement étaient plus que rares. Pour identifier les bonnes pratiques et les faux-pas à éviter, j’ai dû aller voir en dehors de nos frontières.

Ainsi, j’avais découvert le « Microsoft Jobsblog », un blog créé à l’origine par deux femmes travaillant pour Microsoft puis repris par des RH du géant américain. Ce blog -en anglais- proposait conseils et descriptions de poste. Mais là où le blog prenait tout son sens, c’était par l’implication de ses rédactrices/eurs. Lorsque dans d’autres entreprises, la représentation de la société sur le Web est parfois confiée à un stagiaire peu familier des rouages de recrutement et de la culture d’entreprise, Microsoft avait pris le soin de mettre en avant une équipe de professionnel(le)s expérimenté(e)s. En France, les RH de Microsoft ont aussi tenté de nouer le dialogue avec les jeunes diplômés, notamment sur Facebook, via le Groupe MACH (1). Ce groupe, créé et géré par des chargées de recrutement Microsoft, a été assez actif jusqu’en octobre 2009…Mais il semble depuis quelque peu abandonné et n’est pas (encore) un véritable lieu d’échange ouvert entre futurs candidats et entreprise.

A la recherche d’une entreprise ayant intégré Twitter à sa politique RH, j’avais été aiguillée vers l’exemple de KPMG USA. KPMG utilisait Twitter pour diffuser informations et liens renvoyant principalement à des descriptions de postes ou résumant  l’actualité des employés de l’entreprise (prix gagnés, interview, etc..). Plus intéressant, KPMG avait complètement intégré l’aspect social du Web 2.0 en followant systématiquement ceux qui décidaient de suivre le compte de la société : une façon de détecter des jeunes potentiels particulièrement actifs sur la toile ?

Alors que je désespérais de trouver une société française menant une politique interactive sur le net, des connaisseurs m’avaient fait découvrir les initiatives de Thalès. La société faisait (et fait toujours) figure de bon élève du Web 2 : présence dynamique sur Facebook, Linked In et consorts, création du serious game Moonshield (2) et même début de présence sur Twitter,  Thalès avait véritablement compris les enjeux d’une présence active sur Internet pour attirer l’œil des jeunes diplômés…

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Pour les besoins de l’article, je suis allée jeter un œil du côté de ceux qui, il y a un an, semblaient maîtriser au mieux la problématique de la marque employeur sur le Web… et le résultat est assez surprenant. En effet, alors qu’on aurait pu imaginer que ces entreprises pionnières sont désormais passées maîtresses dans l’art de soutenir leur marque employeur sur le web, celles-ci semblent en réalité s’être endormies sur leurs lauriers…si ce n’est avoir complètement changé de stratégie.

Le plus bel exemple reste le « Microsoft Jobsblog ». Ce petit espace de liberté témoin d’une politique RH ouverte et proche du candidat a bien évolué. Tout d’abord dans la forme : finis les couleurs et les petits dessins : désormais le blog est complètement intégré au site carrière de l’entreprise.

Illustration Microsoft Jobsblog 2009
En 2009, le Blog RH de recrutement se voulait Funky et éloigné de la communication « officielle » du groupe

Illustration Microsoft Jobsblog 2010
Une année plus tard, le blog a adopté les couleurs et le format du site Corporate de Microsoft

Mais là où le changement est le plus radical, c’est dans le fond. Les problématiques traitées ont été revues pour prendre une direction résolument plus tournée vers la promotion des produits du géant de la Sillicon Valley. Ainsi, alors qu’en 2009 les notes postées tournaient autour de tips, de retours d’expérience et de la meilleure façon d’appréhender la culture de l’entreprise, en 2010, le ton est différent. Certains articles s’éloignent complètement de la thématique du recrutement pour devenir de la publicité pure et simple pour les produits de la marque (3) ! Pourquoi un changement si radical ? Véritable musellement des équipes ou simple volonté de coller à l’actu de l’entreprise ? Quoiqu’il en soit, il n’est pas certain que les candidats potentiels trouvent toujours ce qu’ils cherchent sur le blog…

Chez KPMG, l’expérience Twitter a fait des petits. Désormais, la société ne compte plus qu’un compte recrutement mais une foultitude ! Ainsi que vous soyez jeunes diplômés américains, experts canadiens ou confirmés anglais, vous trouverez LE compte twitter qui vous conviendra ! Et même si le nombre de followers n’a pas vraiment explosé (de 1 640 en juin 2009 à 5600 en juin 2010), la volonté de communiquer autrement reste palpable. Mais qu’en est-il pour les Frenchies ? Aucun signe d’un compte KPMG francophone pour le moment… Mais si vous êtes un jeune diplômé, KPMG France a trouvé le moyen de communiquer sur sa politique RH via une appli Facebook …

Facebook… Parlons-en justement !

Facebook : Le Mea Culpa !

Je serai complètement honnête avec vous : il y a un an, intégrer Facebook à sa politique de recrutement est clairement la dernière chose que j’aurais conseillé à une entreprise! Facebook, c’était pour moi un social network et non un professional network. Avoir une politique RH active sur Facebook, être « amis » avec des candidats potentiels me semblait plutôt risqué. Pourtant, en 2010, nombreux sont les exemples qui me donnent tort. Le réseau a évolué, proposant de nouvelles fonctionnalités qui permettent de concilier avec justesse vie privée et activités pro. Ainsi, créer une page ou un groupe sur le réseau social pour promouvoir un programme que l’on désire mettre en avant (L’exemple d’Unilever) ou un événement soutenu par l’entreprise (L’exemple du CMGE) peut fortement contribuer à la promotion de la marque employeur auprès de la cible visée… à condition que la page ne se transforme pas en coquille vide ! Elle devra donc être régulièrement alimentée et encourager le dialogue entre RH et membres du groupe… tout en gardant la distance qui les rassurera quant au respect de leur vie privée.

Promouvoir sa marque employeur sur le web n’est pas une chose évidente : même les meilleures idées sont souvent rattrapées par les impératifs du métier (budget, stratégie…). Toutefois, quelques outils simples -comme un simple flux RSS publiant en temps réel les nouvelles offres disponibles- permettent aux entreprises de créer un lien avec les candidats potentiels. Et de s’assurer ainsi un minimum de visibilité pour peu de frais.

En savoir plus

(1) MACH (ou Microsoft Academy for College Hires) est le programme pour jeunes diplômés proposé par Microsoft.
(2) Thalès propose ce Serious Game en anglais afin de présenter l’univers Thalès. Une référence en matière de politique RH…
(3) En exemple, citons les 5 (!!) articles publiés le mois dernier faisant exclusivement de la publicité pour Bing (voir ici ou là)

[image © Getty Images]

Portraits

Aurélia Ammour : une iVenturière à la conquête de la Silicon Valley

Aurelia Ammour



Aurélia Ammour fait trembler les gros cabinets de consulting, grâce à sa connaissance pointue des technologies et des acteurs des starts-up…Dans la Sillicon Valley, au plus près du terrain, elle est à même d’évaluer les idées et technos de demain.

Quel est votre métier ?
La version courte : Consultante en stratégie
La version longue : Partner (co-fondateur) d’un cabinet de conseil en management dédié :
- aux sociétés dans le développement et l’organisation de leurs activités Internet
- aux investisseurs en capital dans l’audit et l’évaluation de sociétés innovantes.

Pouvez-vous nous raconter comment vous en êtes arrivée à créer votre entreprise ?
Lors de mes trois années passées dans le capital risque, nous devions faire appel a des cabinets de conseil en stratégie pour auditer les sociétés dans lesquelles nous devions investir ou pour conseiller les sociétés dans leur développement.

C’était la déception a chaque fois que nous faisions appel a des Big 5 du consulting. Ils n’avaient aucune expérience significative et opérationnelle dans l’Internet et sortaient tout de suite la grosse artillerie plus adaptée a des grands groupes qu’à des start-ups.

Je préférais souvent finalement faire le travail d’audit moi-même car je ne trouvais pas de cabinets adaptés. Partant de ce constat, mon associé et moi-même, bénéficiant d’une double expérience opérationnelle et conseil (dans le sens business) dans le web, avons décidé de monter notre cabinet pour répondre à ce manque. La société était a peine montée que nous avons été mis sur une compétition sur un gros projet de stratégie face a deux big 5. Nous avons gagné (comme quoi il ne faut pas avoir peur : David contre Goliath ça peut marcher) et avions du travail pour 9 mois : les conditions idéales lorsque l’on démarre une société.

Comment avez-vous pris la décision de partir dans la Silicon Valley ? Les avantages de travailler à San Francisco ?
Deux de mes clients venaient de s’y installer et souhaitaient que je les accompagne. Travaillant dans le web depuis 15 ans et étant tombée amoureuse de cette ville dès la première fois ou j’y ai mis les pieds, je n’ai pas hésité.

Les avantages : Il y en a beaucoup !!
- On baigne au quotidien dans l’innovation
- Le Web et la Tech en général sont finalement un petit milieu qui est très accessible et très ouvert avec des gens tous aussi talentueux les uns que les autres. Les échanges et le réseau y sont donc très enrichissants.
- Le fait d’être basée a San Francisco apporte une valeur supplémentaire à mes clients basés en Europe car les États-Unis ont toujours entre 6 mois et un an d’avance sur le web (selon les secteurs) par rapport a la France et l’Europe en général.
- Tout (process, projet, etc…) va plus vite ici dans le business.
- L’échec n’est pas vu négativement donc les gens foncent et passent a autre chose très facilement si c’est nécessaire.
- Le ciel est bleu toute l’année :)
- La vie y est moins stressante qu’à Paris

Une récente étude parle du peu de femmes présentes et travaillant dans la Silicon Valley (1). Votre avis la-dessus ?

Oui c’est la catastrophe, elles sont peu nombreuses et sont pour la majorité très masculines, ça fait presque peur. Les femmes ont-elle besoin de ressembler a des hommes pour être crédibles ? je ne pense pas mais c’est très inquiétant de mon point de vue. Après m’être renseignée, j’ai appris que ces femmes agissaient de la sorte pour effacer les différences hommes-femmes : ressembler à un homme, c’est être son égal…Ici il est plutôt mal vu de s’habiller sexy ou même juste d’être féminine lors de rendez-vous business. Les attirails de la séduction doivent rester au placard pour valoriser l’esprit…

(1) Article « Out of the loop in silicon valley » in NYTimes / technology

+ iVentures Consulting
+ Aurélia Ammour sur Linked In

Point de vue

Digital Natives : nés pour changer…

Seconde lecture du très intéressant “Grown up Digital“, deux ans après, histoire de replonger dans le décortiquage des Net Geners et Generation Y et voir si des choses avaient pu bouger. Mais l’analyse vaut toujours et plus que jamais même. Les Net Geners sont source d’opportunités et de changements, je le pense toujours…

Pour qui est ultra connecté, rien de très nouveau et rien de révolutionnaire même. Certainement déjà lu au siècle précédent (c’est à dire il y a 2 ans et quelques). Et pour cause : les 11 – 31 ans seraient les Net Geners, autrement dit la génération internet; comme tout le contenu du livre décrit et décrypte ce qu’ils sont, ce qu’ils font, ce qu’ils pensent, ce qu’ils consomment, on a l’impression de se regarder le nombril ou d’assister à une grande psychanalyse. On y apprend tout un tas de choses sur les caractéristiques propres à cette génération et ce qui la différencie des autres.

I’m free

Les Net Geners (enfants des soixante huitards) veulent une liberté dans tout ce qu’ils entreprennent. Liberté de choix, liberté d’expression. Ils ne conçoivent plus le travail comme une nécessité alimentaire mais comme une activité où ils se réalisent, accomplissent des choses enthousiasmantes (le haut de la pyramide de Maslow ). Ils ont pris l’habitude de pouvoir définir et personnaliser leur environnement média. Ils vont jusqu’à faire leur propre contenu qu’ils partagent en temps réel avec des milliers d’autres personnes. Ils aiment modeler leur environnement et ont pris l’habitude de pouvoir le faire dans bien des cas. Ils n’ont pas connu de grande guerre, sont nés avec l’accélération des innovations technologiques, le rapport au temps et à l’espace n’a fondamentalement plus le même sens pour cette génération que pour les précédentes …

Et évidemment c’est la première génération connectée. Connectée au web, cette innovation majeure qui est en train de profondément modifier les modes de communication entre les individus ainsi que le rapport aux institutions, au collectif, à l’information, à l’entreprise, à la publicité, et qu’on le veuille ou non Sans entrer dans le détail, ce bouquin balaie les caractéristiques de cette génération ainsi que leur conséquences dans le réel, conséquences qui sont en train de s’installer durablement a priori. Si on peut largement comparer l’invention “internet” à celle de l’imprimerie, qui en son temps a permis de commencer à imaginer un monde de connaissances et de savoir, diffusés à un grand nombre et pas seulement à une élite, l’analyse des Net Geners décrite dans ce bouquin permet de prendre conscience que l’on est en train de regarder une énorme (r)évolution se dérouler sous nos yeux. On a la possibilité de l’expérimenter tous les jours.

La fin d’une vision ?

Alors quand j’entends de nombreuses personnes se dire expertes en web 2.0 ou en social media je souris. Qui peut décemment être un expert d’un mouvement en progression, en plein déroulement, qui change chaque jour, dont le fondement même est l’interconnexion entre des millions de gens qui échangent, partagent, diffusent tous les jours etc. ? Il est difficile aujourd’hui de dire ce que va être demain sur internet, ce qu’est le réel pouvoir des réseaux sociaux ou des blogs. Pour ce qui est en train de devenir l’ancien monde, les grands changements n’ont de sens que si ils entrent dans leurs cases. L’ancien monde exige les mêmes réflexes et le même recul que pour ses autres medias qui ont plus de 3 voire 5 décennies d’existence. Mais les gens qui se passionnent pour ces changements, cette révolution en marche, les observent et les analysent, ne peuvent pas être des experts mais au mieux des expérimentateurs, ils ne peuvent pas avoir le recul que vous voudriez qu’ils aient. Ils expérimentent et, cher ancien monde, vous devriez expérimenter avec eux.

Quand la communication allait dans un sens (qui dit à quoi à qui par quel canal et pour/avec quel effet Laswell.) et l’information était dans les mains de grandes institutions à destination d’une audience qui ne pouvait pas spécialement réagir à ce qu’on lui proposait, les codes étaient fondamentalement différents. Les instituts d’études sont là pour analyser a posteriori sur des panels censés être représentatifs, des opinions, des tendances, des comportements … Dans le nouveau monde, on peut observer ces changements chaque jour avec un tant soit peu de méthodologie de monitoring et une sélection de bonnes sources de contenus. Dans l’ancien monde l’unité de mesure de succès d’un message publicitaire est le nombre de fois qu’une personne peut y être exposée, le nombre de fois qu’elle clique etc. Mais cette école behavioriste qui consiste à dire que plus le message se répète plus il est mémorisé et donc plus le produit a de chance d’être acheté, ne peut plus être la seule. Ce que se disent les gens, ce qu’ils font de l’information, ce qu’ils partagent, le temps qu’il passe à lire ou visionner des contenus et ce qu’ils en pensent devient aussi important dans le nouveau monde.

Opportunités + connexions = (r)évolutions

Les entrepreneurs du net et/ou les bloggers (puisque ce sont parfois les mêmes) sont les artisans de ces changements, jamais à court d’idées, de points de vue, de nouveaux contenus, les yeux toujours connectés au monde qui les entoure. Et j’ai eu l’occasion à de multiples reprises de noter dans cette génération et particulièrement dans cette “faune” d’ultra connectés, une énergie à aborder tout ce qui est nouveau, facilite des échanges, accroît des possiblités de partage, développe les opportunités de connexions avec les autres, permet de trouver rapidement des informations utiles et pertinentes, offre la possibilité de créer des contenus, simplifie la vie, les fait jouir de tout quans ils veulent comme ils veulent etc. de manière extrêmement ludique et enthousiaste. Et de cette observation, j’en ai retiré moi même beaucoup d’enthousiasme. Parce que c’est un monde de possibilités et un monde très ouvert qui transparait au travers de cette énergie, parce que c’est d’adaptabilité rapide dont il s’agit également. Et ce avec une génération qui est née avec le sida, n’a connu que des crises économiques, et qui se voit léguer un monde de conflits et de réchauffement climatique … Je suis donc profondément convaincue que les solutions peuvent émaner entre autres de cette génération et de cette faune d’ultra connectés qui est dopée à la recherche d’améliorations en tous genres. Dans un monde capitaliste, la révolution ne peut venir que de gens qui ont du capital. Et cette faune en a, du moins sait comment en trouver la plupart du temps.

Digital & Conso addicts….

Mais cette génération a aussi un problème qu’elle doit régler : son amour pour l’univers de la surconsommation. C’est ce qui va de paire avec ce “besoin” viscéral de nouveauté. En réponse à ce besoin le monde d’aujourd’hui ne propose que de nouveaux produits, de nouvelles opportunités de consommer; qui bien souvent engendrent plus de pollution, plus de déchets… et des conditions de travail et de vie qui ne sont pas enviables dans la plupart des pays émergents qui fabriquent nos gadgets à l’autre bout du monde. Peut être ce sera la génération Z et non la nôtre qui saura concilier les avantages de la modernité mondialisée dans faire perdurer les inégalités qu’elles engendre dans le même temps…
Production en grande quantité, consommation en grande quantité, mesures de performance en termes quantitatifs … on aime la Quantité n’est ce pas? Mais le nouveau monde sera-t-il celui de la qualité? Qualité des échanges, qualité de vie, qualité des rapports sociaux, qualité de la santé publique, qualité des produits, qualité des services … ? Alors bien évidemment les mouvements humains sont lents, ils peuvent prendre parfois plus d’une génération pour s’installer durablement, et donc cette vision est un peu idéalisée, voire caricaturale pour le moment. Mais le mouvement est en marche. Qu’en sera-t-il quand les Net Geners d’aujourd’hui feront partie du toisième âge?

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Stephanie Troeth, UX Designer

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