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Il règne une dictature sur le web. Celle du SEO. Quel site ne rêve pas d’avoir un excellent page rank sur Google ? Et dès lors, que faut-il faire pour obtenir un positionnement optimal, augmenter son trafic hormis la solution payante d’achat de mots-clés ? Améliorer son référencement naturel, notamment en optimisant le texte d’un article à destination des moteurs de recherche. Mais lors de la rédaction, l’application de ces principes à la lettre altère notre façon naturelle d’écrire.

Tour d’horizon sur les règles qui défient les lois de l’orthographe tout en minant l’imagination, la poésie et le talent d’une plume.

1)       Soyez réactif !
Sur Google News, celui qui sort l’info en premier augmente ses chances d’être au top de la page des résultats de Google.
Cette course à l’info est une incitation à bâcler un article, à ne pas prendre le temps de vérifier ses sources. Certains sites sportifs annoncent même le score d’un match avant qu’il ne soit terminé…

2)      Respectez l’indice de densité.
Plus un mot-clé est répété dans un article, plus la page remontera dans les résultats de recherche pour ce mot demandé dans Google.
L’occurrence se passe des règles apprises sur les bancs de l’école où on nous apprend de bannir la répétition d’un même mot dans un texte…

3)      Ne pas hésiter dans un même article à varier les orthographes d’un mot.
Quand on recherche : « Actualité » ou « Actualite », on ne trouve pas les mêmes résultats. Il est donc conseillé d’écrire un mot plusieurs fois tantôt avec une faute et tantôt sans, d’orthographier un mot « sur lequel il est le plus saisi ».
Les mots accentués en prennent un coup, ainsi que les mots à doubles consonnes. Mais le principal étant de se positionner sur un mot qui pourra par exemple, accroître  le trafic ou amener à une vente. Qu’importe qu’un internaute tape « Barrettes mémoires » et un autre « baretes memoire », ça ne fait aucune différence pour un site marchand, la facture reste la même…

4)      Le langage SMS gagne du terrain sur le web, surtout sur les sites visant une cible jeune. Exemple : « Idées cadeaux » devient « idées KDO », « ID KDO », « ID cadeau ». La langue française en prend pour son grade…

5)      Les mots-clés d’un article doivent être répétés x fois.
Les mots en début d’article ayant une importance supérieure à ceux que l’on trouve en fin d’article, il ne faut pas hésiter à placer d’entrée les mots-clés importants et à les répéter dans le titre, le chapô et le début du texte. Bref, bégayez !
On frôle l’overdose… Cette règle donne l’impression de se trouver dans un jeu de vocabulaire où la contrainte est de placer certains mots dans un texte. Rédiger pour les humains est révolu, désormais notre texte s’adresse à des robots.

6)      Un titre doit comporter les mots-clés principaux.
Fini les titres imaginatifs, clins d’œil et autres jeux de mots. C’est le règne du mot-clé, ces espèces de balises qui agissent comme des signaux lumineux sur la toile du web. Leurs maîtres les robots n’ont pas d’humour et ne comprennent rien aux titres métaphoriques. Mieux vaut titrer « Le pape est mort » qu’« Une Pie est montée au ciel ».

Sachant que Google modifie son algorithme de recherche chaque année, écrire pour les moteurs n’est vraiment pas une sinécure. Entre des règles mouvantes et la nécessité d’optimiser le contenu de son papier, le métier de rédacteur se révèle frustrant. Mais peut-être que dans un avenir proche, l’auteur web n’aura même plus à s’en préoccuper. En effet, projetons-nous dans un monde parallèle et totalitaire à la Georges Orwell, où des machines – programmées selon les règles du SEO-  écriraient des articles 100% optimisés pour les moteurs de recherche. Le rêve, n’est-ce pas ?



©Crédits photos : Aurélie Sadoine