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Mardi 31 mai : conférence à la Cantine sur le déploiement des Réseaux sociaux d’entreprise. Voici les éléments clefs ressortis pour lancer un RSE et le maintenir en vie.

Je suis petite ou grosse entreprise et je veux créer un réseau social dans mon entreprise, par quoi je commence ? Une étude.

Je collecte les besoins des collaborateurs, les usages non traités par les outils actuels. Je décris mes exigences et je sonde le marché pour trouver l’outil approprié : outil open source, outil éditeur, développement spécifique…

Ensuite, pour bien s’y prendre, je mets en place une phase pilote.

(Éviter de l’appeler phase de test, c’est négatif). Cette phase pilote sera l’occasion de trouver l’équilibre entre communautés d’intérêt et communautés professionnelles. J’évite de créer des communautés de « early adopters » (personnes susceptibles d’adopter plus facilement l’outil). Ça ne sert à rien. Il vaut mieux que soient traités des vrais sujets métier. Sinon ça ne marche pas.
Je décide également du qui peut créer une communauté. Dans le Groupe Lagardère Publicité, ils ont décidé de réserver ce droit à un groupe d’animateurs afin d’éviter un fouilli général.
Enfin il est conseillé de respecter un quota entre communautés privées et publiques. L’avis des experts c’est qu’un trop grand nombre de communautés privées risque de rétablir la structure classique en silos des entreprises françaises. A créer donc avec parcimonie.

Puis vient la phase de lancement.

Ici pas de recette miracle. Il faut communiquer ! Plutôt que former d’ailleurs.
Éviter de parler du « facebook » interne. Bien préciser que l’outil est là pour nous aider à « travailler ». Il faut également que les collaborateurs sachent quel est l’objectif du RSE dans son métier. Pourquoi est-ce que ça existe ? Comment doit-on travailler avec ? Il est important de tout faire pour profiter le plus possible de l’inévitable pic de curiosité. Dans cette communication, le top management doit tenir sa place. Un RSE ne sera pas largement adopté si la hiérarchie n’est pas engagée dans le projet. Il faut donc favoriser l’expression des grands directeurs pour faire prendre le mouvement et varier les supports de communication (email, vidéos, guides papiers, etc…)
Enfin il ne faut pas laisser les gens remplir leur profil à moitié. Un RSE qui paraîtrait « en construction » de par l’absence d’informations clefs ou de champs mal remplis n’encourage pas le salarié à s’en servir ou à lui-même l’enrichir.

Puis vient la phase de suivi.

On surveille quelques taux indicateurs en particulier… Nombre de pages vues, Taux d’activation, Taux de contributeurs actifs, Taux d’adoption…

Si les résultats ne sont pas satisfaisants, on opte pour une ou plusieurs options possibles :

  • On adapte l’outil au contexte : développements spécifiques par-dessus notre produit sur étagère
  • On étudie les communautés qui marchent et on supprime celles qui sont en échec
  • On travaille en vase clos avec les modérateurs de communautés pour avoir des retours d’expériences
  • On forme les grands directeurs
  • On intègre des processus métier directement dans le RSE
  • Et pour terminer, pour redynamiser un RSE en perte de vitesse, on traque la concurrence !

    Mails, intranets, annuaires sont autant d’outils qui font de l’ombre aux fonctionnalités du RSE.
    On cherche aussi à identifier la capacité des outils à répondre aux objectifs de l’entreprise, ou l’on joue sur la résonance de l’outil en augmentant les notifications.

    Avec tous ces conseils on comprend que le succès d’un RSE répond à quelques règles logiques et méthodes vérifiées. Mais est-ce que les RSE ont de l’avenir ? Prendront-ils la place des emails ? Difficile aujourd’hui de répondre à ces questions. Comme le dit Sébastien Leblanc de Yoolink, il existera toujours un « village gaulois du RSE », soit un pourcentage de personnes qui n’activeront jamais leur compte. Lorsqu’on souhaite lancer un RSE, il faut donc accepter qu’on ne pourra jamais convaincre la totalité de sa cible.