La carte et le territoire des business angels français



Ecrit par Diane Saint-Réquier sur electronlibre.info

Les Web entrepreneurs français se laissent pousser des ailes et s’entourent d’une aura de (saints) patrons pour aider les startups les plus prometteuses en France et ailleurs. En voici un inventaire étourdissant.

Ne devient pas « business angel » qui veut, mais les entrepreneurs du net frenchy s’y sont presque tous lancés avec beaucoup d’enthousiasme (et de liquidités). Parmi ces pontes du Web hexagonal, il n’y a pas que des noms familiers mais on trouve souvent des fortunes considérables. Non contents de se reposer sur leurs lauriers financiers, et peut-être inspirés par le manque d’aide de l’Etat aux toutes jeunes entreprises hi-tech, qu’ils ont eux-mêmes pu constater, ils investissent, parfois massivement, dans ces startups. Evidemment, il ne s’agit pas non plus d’altruisme débridé puisque le processus de sélection des jeunes pousses a pour vocation de séparer le bon grain de l’ivraie, c’est-à-dire les projets rentables de ceux voués à l’échec.

Les trois mousquetaires

Quand on évoque les success-stories françaises sur la toile, ces trois noms ressortent inévitablement, et il en va désormais de même dans le domaine du soutien financier aux startups. Xavier Niel (Iliad/Free), Marc Simoncini (Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (vente-privee.com) ont beaucoup de points communs, dont la toute récente EEMI (Ecole de l’Internet). Autre similitude : ils font tous partie de clubs de business angels…
Pour Xavier Niel, il s’agit de Kima Ventures, un fonds d’investissement lancé début 2010 avec Jérémie Berrebi. Leur but : soutenir jusqu’à deux nouvelles entreprises chaque semaine, avec un « ticket » entre 50 et 150 000 euros à chaque fois qui intervient en phase d’amorçage. Depuis plus d’un an, les deux compères se sont offert un joli portefeuille avec des startups liées aux réseaux sociaux (paper.li, freshplanet, tictacti …) mais aussi des solutions pour les entreprises (assured labor, brightarch, i dispo… ) ou pour les particuliers (Financetestudes, dwého, leetchi …). En dehors de Kima Ventures, Niel a également des parts dans plusieurs médias : il a participé au rachat du monde avec Pierre Bergé et Mathieu Pigasse, soutient financièrement Electron Libre, Bakchich et Médiapart, Atlantico, et bien sûr Le Monde !
Marc Simoncini lui aussi a monté son propre fonds en 2010, sous le nom de Jaïna Capital, et Jacques-Antoine Granjon fait partie des investisseurs. Ici, il s’agit moins d’aider au lancement, mais plutôt d’intervenir juste après, lors du premier tour de table, et à hauteur d’environ 500 000 euros. Seules les startups françaises peuvent y prétendre, et jusqu’à présent le flair n’a pas manqué à Simoncini, qui a mis des billes dans Winamax, Appsfire ou encore Zilok, des sites qui affichent tous des chiffres d’affaires enviables.

Du Capital sans trop de risques

Au rang de ceux qui, eux aussi, ont franchi le cap d’entrepreneurs à business angel, ils sont nombreux à être séduits par la participation au fonds ISAI, créé par Jean-David Chambordéon en 2008. On y retrouve en effet Tariq Krim (Netvibes, JoliCloud), Orianne Garcia (Caramail, Lycos) et Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister). Au total, ISAI rassemble plus d’une dizaine d’entrepreneurs, ainsi que plusieurs institutionnels (Crédit Mutuel Arkéa, CDC Entreprises et XAnge Private Equity). Et s’il s’agit toujours d’investir, ce sont cette fois des entreprises plus « matures » qui ont une chance d’obtenir un « ticket » qui s’élève à 1 million d’euros en moyenne. En réalité, pour prétendre à ce fameux ticket, les compagnies doivent présenter un chiffre d’affaires déjà consolidé et élevé. A ce jour, seules six entreprises peuvent se vanter d’avoir séduit le comité d’experts : Covoiturage.fr (1.25 million d’euros investis en juin 2010), Instant Luxe, Commerce guys, Evaneos, Boticca, StickyAdsTV.

Pour autant, Pierre Kosciusko-Morizet se distingue de ses co-investisseurs d’ISAI en plaçant des fonds à titre personnel, dans FrenchWeb, AiderDonner.com, Allomatch.com, E-Sidor.fr , Limonetik, NotreFamille, Novapost, Pearltrees et Yellowkorner.

Outsiders

Deux des business angels français font figure de trublions : Pierre Chappaz (Kelkoo, Wikio), parce qu’il finance La quadrature du Net et Thierry Ehrmann pour son personnage plutôt… intriguant. Car monsieur Ehrmann n’est pas seulement un des précurseurs du Web français et un entrepreneur millionnaire grâce à Artprice, son site leader mondial de la cotation du marché de l’art sur Internet. Il est aussi un business angel avisé mais discret avec des fonds placés au nom du Groupe Serveur dont il est fondateur et président dans des sites comme chemical domain name server ou regional press agency . Mais il est aussi connu pour sa réputation un brin sulfureuse : interné à plusieurs reprises puis mis sous tutelle, il est ouvertement franc-maçon et bigame et fait vivre sa compagnie dans les murs de la Demeure du Chaos, une maison/œuvre d’art où les références à l’anarchie côtoient celles à l’alchimie … Cinglé pour certains, génie pour d’autres (mais est-ce incompatible ?), il est certainement le plus original des entrepreneurs du Web hexagonal, ce qui lui vaut le mot de la fin « il ne faut pas se tromper de révolution. Celle de l’Internet n’est ni économique ni technologique, mais « philosophique » ».

L’article original ici

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Une réponse

  1. Bonjour,
    Votre billet le confirme. Comme je l’ai écrit sur http://www.business-angel-france.com/business-angels-ou-sont-les-femmes où sont les femmes business angels ?
    Angéliquement.
    Patrick Hannedouche

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