Marie-Catherine Beuth est une de ces passionnées hors-normes qui parviennent à conjuguer un métier prenant et très actif, comme celui de journaliste High-techavec la passion du blogging.
Rencontrée lors des conférences de presse que j’organisais à La Cantine, j’ai voulu en savoir plus sur sa personnalité et ses métiers !
“Une journaliste qui bloggue”
Lucile Reynard: Pour commencer peux tu te présenter en quelques mots : âge, métier, activité ?
Marie-Catherine Beuth: J’ai 30 ans, je suis journaliste et blogueuse ou plutôt “journaliste qui bloggue”. J’ai commencé mes études au Celsa, mais je n’ai pas suivi la filière journaliste.
A l’époque il y avait un tronc commun généraliste après bac. ensuite, j’ai fait l’Institut Français de Presse à Paris II. On n’avait pas beaucoup de cours donc j’en ai profité pour faire des stages et des piges, et tout s’est enchaîné assez bien, j’ai fait les bonnes rencontres au bon moment.
Lucile Reynard: Et cette passion pour les technos et le net, elle te vient d’où ?
Marie-Catherine Beuth: Je pense que c’est le coté nouveau, rafraichissant, en mouvement qui me séduit. C’est de voir un nouveau monde qui se crée, se cherche, je crois, qui me plait. Mais c’est dur de dire d’où cela vient :aucun informaticien dans ma famille quoi !
Lucile Reynard: Le blog et la rubrique Nouveaux Médias que tu tiens pour le Figaro c’est ton premier poste ou as tu eu d’autres expériences avant ?
Marie-Catherine Beuth:J’ai été pigiste à L’Évènement du Jeudi et à Marianne, avant, ainsi que pour des titres de la presse BD (Bachi Bouzouk, Virus Manga – ils n’existent hélas plus…)
Une journée bien remplie
Lucile Reynard: Peux-tu nous expliquer ta journée type de journaliste blogueuse ?
Marie-Catherine Beuth: Comme je disais, je suis une journaliste qui blogue. ça veut dire que le journal vient d’abord, le blog ensuite.
Le matin, je fais mes rendez-vous avec des acteurs du secteur puis je vais au journal, je lis les autres journaux, mon fil Twitter, mes flux RSS sur netvibes – j’essaie d’identifier à la fois les sujets pour le journal et pour mon blog, que je mets de côté. Si je suis sur l’édition, je commence à travailler sur mon article (téléphoner à des gens, documentation…). Selon les sujets repérés le matin et si je n’ai pas de rdv, je vais essayer de publier une note sur le blog à midi.
L’après-midi est consacrée au bouclage de l’édition – fin d’enquête du papier, écriture de l’article, écriture de brèves. Si je n’ai pas pu bloguer dans la journée, je blogue après le bouclage. le plus confortable étant quand je ne suis pas sur l’édition, là je peux faire une ou plusieurs notes dans la journée. Au départ, je suis journaliste employée du journal. le blog, je le fais en extra. Le journal est un quotidien, donc je suis sur l’édition quasiment tous les jours. Sur le blog je choisis les sujets, les écris, les édite seule, pas de relecture, pas de censure ! (évidemment je dis pas qu’il y a censure sur le papier!! )
Pour les dates : le blog est live depuis printemps 2008 et j’ai commencé au journal en 2004. Ça s’imbrique très bien. je dis toujours que mon blog, ce sont des post-it qui me servent pour le journal ensuite. Le blog me permet aussi de compenser pour le manque de place dans le papier et de traiter des sujets plus en amont, quand ils sont encore émergents. Enfin j’aime beaucoup l’échange direct qu’il permet avec les lecteurs et autres blogueurs…Le blog c’est pour la proximité, le réseau aussi : je découvre ainsi plein de fins observateurs du secteur, c’est très précieux en terme de réflexion et de ressources.
“Une partie des blogueurs s’est professionnalisée. et que l’ensemble s’est perfectionné”
Lucile Reynard:Tu es donc sur la blogosphère depuis assez longtemps. Que penses tu de son évolution ? Dirai tu qu’elle s’est professionnalisé ?
Marie-Catherine Beuth: J’ai du mal à voir la blogosphère comme un ensemble homogène donc c’est dur d’en apprécier l’évolution. Cela dit je pense qu’une partie des blogueurs s’est professionnalisée. et que l’ensemble s’est perfectionné. Ensuite il y a des blogs, qui n’en sont plus (Techcrunch !!!), et d’autres qui ont très bien réussi à définir une écriture média propre : entre le média avec des contenus de qualité et la petite touche personnelle qui fait que c’est un blog et pas un mini-site. Enfin, il reste ce fabuleux truc indéfinissable qu’est la communauté skyblog ! Le grand bac à sable de la libre expression…
Dans le high-tech en particulier, je trouve que certains blogs sont un peu trop chiants, trop revues produits car financés par la pub et l’affiliation, mais à ce niveau là, c’est peut-être plus des blogs… je sais pas
Lucile Reynard : La guerre journaliste-bloggers tu en penses quoi ?
Marie-Catherine Beuth: Je n’ai pas de problèmes avec les blogueurs. En tant que journaliste je ne les vois pas comme des concurrents ou des menaces, mais plutôt comme des ressources (voire des sources). De manière plus générale, j’aime bien l’idée – et elle vaut pour les journalistes comme les blogueurs – qu’il faut faire ce qu’on fait sérieusement mais sans se prendre au sérieux.
“Wiki spirited”
Lucile Reynard:Que conseillerais-tu à un jeune qui voudrait suivre ta voie ? Quelles qualités faut il avoir selon toi ?
Marie-Catherine Beuth: Prendre du plaisir, travailler, s’entourer de bonnes personnes (et pas que de journalistes), mais surtout, s’amuser avec ce qu’on fait ! On peut me contacter pour un conseil ! wiki-spirited
Lucile Reynard: Pour finir, je vais te demander de me donner tes secrets, tes deux ou trois sources de prédilection !
Marie-Catherine Beuth: http://pewinternet.org , wsj.com, joy of tech, et un abo à Fast Company !
Lucile Reynard: Pour terminer tout à fait quelles sont les tendances de la high-tech en 2011 pour toi ?
Marie-Catherine Beuth: ha je suis nulle en prévisions…de manière générale, je dirai plus de mobile : médias mobiles, pub mobile, paiement mobile….
+ Le blog de Marie Catherine dédiés aux nouveaux médias : Étreintes Digitales
+ Figaro.fr/hightech
Une réponse
Et c’est aussi une super DJ reggae 🙂