Social Media Week : Il faut de tout pour faire un monde… connecté

logo de la Social Media Week 2011 à paris

A l’occasion de la 2ème édition de la Social Media Week, neuf métropoles mondiales dont Paris accueillent du lundi 7 au vendredi 11 février 2011 des conférences, débats et événements en tout genre autour des réseaux sociaux.

La « Social Media Week » a démarré lundi 7 février à Paris

L’équipe de la Netscouade aux manettes de la Social Media Week à Paris organisait la soirée d’ouverture ce lundi à la mairie du 4ème arrondissement, en présence de la maire Dominique Bertinotti, et d’un public plus habitué aux événements Facebook qu’aux débats publics municipaux.
Inscription en ligne, goodies funky style (badges “ta mère sur foursquare”), public smartphonisé il ne manquait qu’une configuration de salle davantage collaborative pour donner à la soirée une tournure définitivement geek!
quelques uns des badges proposés lors de la soirée
En maître de cérémonie, Benoit Theulin co-fondateur de la Netscouade, annonce la couleur pour la semaine qui cherche cette année à dépasser le cercle des initiés des réseaux sociaux en abordant des thématiques assez diversifiées, et permettant ainsi d’ouvrir le débat et d’attirer plus de visiteurs.
Comme par exemple :

  • lundi et mardi : la curation un métier d’avenir, TechMap et son événement en anglais ;
  • mercredi : la gastronomie comme lien social et LA soirée concept autour de la mort à la Cantine, les acteurs d’événements culturels réunis par l’Atelier Français au Forum des Images ;
  • jeudi : l’impact des réseaux sociaux sur le processus législatif à l’Assemblée Nationale, le e-commerce social organisé par le Social Media Club à la Cantine toujours ;
  • vendredi : la gestion informatisée de la médecine à la Mairie du 4ème, la politesse sur les médias sociaux à la Maison de la Radio et, last but not least, la soirée de clôture en deux temps avec un débat sur le thème « Le web sauvera-t-il la planète? » suivi d’une soirée au Renard.

S’il y en a pour tous les goûts, les visiteurs intéressés ne devront pas tarder à s’inscrire car la SMW (noter #smw_paris pour vos tweets) plaît : programme et inscription gratuite ici.
Mais revenons à notre soirée de lancement.

Débat du soir : démocratie locale et réseaux sociaux

Soirée de lancement de la Social Media Week
A 20h30 précises, le débat démarre et touche – ironie du calendrier – à un sujet brûlant : « Global Social Media et démocratie locale, quels impacts à l’heure de l’instantanéité ? ».
Les réseaux sociaux ont été un rouage déterminant dans la Révolution de Jasmin.
Qu’en est-il de la situation en France où les élus semblent encore peu au fait des dernières innovations en termes de médias sociaux et donc peu à l’écoute de ceux, les citoyens, électeurs souvent, qui s’y expriment ?
A la tribune pour débattre de cette question sont réunis autour de Benoît Theulin l’animateur :

  • Dominique Bertinotti, Maire du 4ème arrondissement,
  • Pierre Guillou, dirigeant d’Ideose et Elus.2.0,
  • Florence Durand de Villes-Internet,
  • Lionel Bordeaux, responsable de Paris.fr,
  • Loïc Blondiaux, professeur de science politique à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et
  • Richard Wilson, fondateur d’Izwe.

La Maire prend la parole tout d’abord et atteste du choc des générations entre «élus et connectés» mais elle admet que les réseaux sociaux permettent d’abolir les frontières et les filtres entre les politiques et les citoyens, et l’épisode tunisien en est la preuve.
Pour répondre à ces nouvelles manières de communiquer et d’entrer en relation avec les pouvoirs publics, la mairie doit répondre selon Dominique Bertinotti à deux enjeux :
proposer des nouveaux services en se servant des innovations portées par les réseaux sociaux comme beecitiz (cette nouvelle application qui sera bientôt lancée par la mairie pour s’exprimer sur ses politiques publiques) ou encore une plateforme touristique participative.
Le deuxième enjeu est aussi, tout simplement, de mieux former les élus aux médias sociaux.
Pour les collectivités locales, les réseaux sociaux constituent un champ encore timidement exploité.
D’après Lionel Bordeaux de Paris.fr, les médias sociaux sont un formidable «outil de mobilisation et de réaction […] et pas de décision ». Les élus renouent certes des relations directes avec les citoyens mais l’impact reste encore faible sur leurs choix politiques.
En tant que politologue, Loïc Blondiaux voit lui, dans l’Internet et, par exemple par le phénomène Wikileaks,
«un moyen d’évaluer les politiques publiques, ça c’est la contre-démocratie. Dans un système représentatif, la distance symbolique entre le politique et le citoyen disparaît».
Toutefois, toutes les actions de démocratie locale et participative se fondent dans le réel puis utilisent ensuite le virtuel : les médias sociaux attirent-ils vraiment de nouveaux citoyens intéressés par la politique ?
Pour Loïc Blondiaux, «il n’y a pas de réseaux numériques sans réseaux humains».
Quant aux pouvoirs publics, d’après Florence Durand de Villes-internet, ils ont un défi à relever en investissant les médias sociaux mais «service n’est pas égal à démocratie locale, il faut de vrais processus participatifs pour faire bouger les choses».
Les outils sont à inventer de la part des acteurs publics et donc politiques pour offrir des espaces de discussion et d’interaction. Notamment écouter les innovations citoyennes en favorisant le bottom-up plutôt que le top-down.
Il y a toutefois aussi des gros efforts à fournir du côté des web-citoyens.
Pour Pierre Guillou la très grande majorité des utilisateurs des réseaux sociaux les utilisent peu et mal. La majorité des internautes pèserait finalement peu face à la minorité d’experts du web et des médias sociaux.
Ils permettent ainsi à une poignée d’entre eux de prendre la parole publiquement et infléchir des décisions de politique publique, locale ou nationale.
En démocratie, les minorités restent finalement plus fortes que la majorité.
Enfin, l’intervention de Richard Wilson, fondateur du site Izwe, a conclu cette soirée débat sur une ouverture hors de nos frontières -réelles cette fois- pour s’intéresser à une initiative innovante qui se développe à Londres.
Think Tank initialement, Izwe combine des fonctionnalités propres aux réseaux sociaux et permet aux citoyens de s’exprimer sur leurs préoccupations quotidiennes. Les informations récoltées sont ensuites transmises aux institutions locales, régionales, nationales voire même européennes pour influer sur les décisions législatives.
Activer le levier de la démocratie locale en somme et donner le pouvoir au peuple, «People Power» dans le texte.
La soirée a donné le ton de cette semaine centrée sur les médias sociaux : démocratie participative, innovation et pouvoir.
Petit bémol peut-être sur la forme de la conférence qui n’a finalement pas permis de collaboration avec la salle (quelques minutes de questions du public) en temps réel ni même de timeline de tweets projetés sur grand écran qui auraient certainement trouvé leur place entre un bas relief de la Révolution Française et le kakémono de la Ville de Paris…

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