Il y a peu, dans la newsletter du Silicon Sentier, je découvrais que la Cantine organisait une table ronde le 9 mai sur la situation politique actuelle en Tunisie, les démarches de transition démocratique, les outils du libre au service de la démocratie… En un mot (ou plutôt deux) : Open Tunisia. Et en un article, ben voilà… :
La Tunisie en force au salon Solutions Linux : Open Source
Cette conférence avait lieu à la veille de L’évènement Open Source en métropole : Solutions Linux : Open Source, au CNIT, à La Défense.
Une délégation tunisienne composée de chefs d’entreprises et de communautés opérant dans le domaine des logiciels libres, conduite par Mr Adel Gaaloul, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Industrie et de la Technologie chargé de la Technologie,s’est déplacée pour y participer.
Des acteurs de qualité en quantité
Au rang des intervenants de cette conférence, une brochettes de profils riches et variés dans le POST (Paysage Open Source Tunisien), civils ou politiques, militants, universitaires, professionnels, fonctionnaires… :
- Chemseddine Ben Jemaa – Open Tunisia
- Khelil Benosman & Fabrice Epelboin, Fhimt.com (média social citoyen né de la Révolution en Tunisie plateforme communautaire ouverte pour le partage et l’analyse de l’information en Tunisie)
- Paul da Silva – Parti Pirate (Retrouvez-le sur son blog et sur Twitter)
- Nicolas Diaz – FIDH (Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme)
- Mr. Adel Gaaloul, Secrétaire d’Etat Chargé de la Technologie
- Mme. Neziha Berzouga, Foreign Investment Promotion Agency (FIPA)
- Mme. Syrine Tlili, Chargée de l’Unité des Logiciels Libres, Secrétariat d’Etat à la Technologie
- Mr. Skander Ghenia, Directeur Général, Ministère de l’Education
- Côté entreprises : Mr Zied Ben Salem, Alpha Engineering (SSLL), Mr Ali Ben Brahim, Ip-Nets, Mr Ferid Baklouti, eXtensus, Mr Khaled Ben Driss, Oxia ; Mr Anis Jamoussi, PowersMind, Mr Tarek Mrabet, Systeo, Mr Iheb Béji, Medianet, Mr Khalil Zahouani, DotIT, Mr Dhia Rouis, DOTFOSS, Mr Khalifa Mounir, TriTUX; Mr Selim Ben Yedder, Cynapsys
- Côté Associations et Communautés : Mr Majed Khafallah, APOS (Association des professionnels en Open Source); Ouerghi Mohamed Said, APOS ; Taher Mestiri, Tun Android (communauaté Androïd en Tunisie).
Nouvelles Technologies + Tunisie = Avenir
En substance et en vrac, voici les différents enseignements délivrés au cours de cette conférence :
En Tunisie, “11% de l’économie est aujourd’hui générée par le numérique”, mais les acteurs déplorent une vraie disparité a court entre les villes côtières et les villes de l’intérieur, défavorisées voire discriminées. Ce constat mènera à la fatalité selon laquelle les grandes villes de bord de mer profiteraient seules de l’essor technologique de la ville.
Ensuite, et ce n’est plus une surprise pour personne, la Tunisie est riche des Tunisiens, et notamment de leur formation, de leur éducation. Quelle SSII n’a pas en magasin un excellent ingénieur tunisien en systèmes d’information ? C’est un fait : les nouvelles technologies sont “la base du développement régional et de l’emploi”, selon les termes du Secrétaire d’Etat chargé de la Technologie. Ainsi donc, le premier atout de la Tunisie est sa crédibilité sur le terrain de la compétence.
Il est acquis pour le politique qu’est Mr Gaaloul qu’ “investir dans les services, les applis, les contenus, c’est investir dans la démocratie [puisqu’il s’agit de services] essentiellement orientés “citoyen””.
Actuellement, explique-t-il, sur 100€ dépensés pour le numérique, l’Etat tunisien répartit ainsi son investissement : - 65€ pour les équipements
- 25€ pour les logiciels / le hardware
- 10% pour les services
- 5% de croissance à certaines périodes
- Une reconnaissance internationale des compétences de la main d’oeuvre tunisienne
- Une maturité politique chez une population exigeante et informée
- Des grandes entreprises déjà implantées (SAP, HP…)
- Des avantages fiscaux, financiers, des subventions à la formation, des appuis gouvernementaux… (“C’est les soldes !”, clame Mr Gaaloul).
“Il faudrait inverser la donne”.
Par ailleurs, l’Etat tunisien a pour projet de proposer à ces concitoyens un système participatif d’informations de manière continu, de façon à se faire aider dans la prise de décision de manière transparente.
Une Task Force récupérera les contributions, car “la stratégie d’un pays appartient aux parties prenantes”.
Ce projet est nécessaire et, dans l’absolu, “vaut pour l’industrie comme pour la politique”.
En revanche, pas d’information sur le format de cet outil collaboratif qui valoriserait l’opinion tunisienne : site Web ? Page Facebook ? Ce qui est certain, c’est que “les choses durables sont décidées par tout le monde”, ainsi donc, cet outil a vocation à être pérennisé.
Start-Ups ! Venez en Tunisie !
Si le politique se fait [très] légèrement chahuter par ses voisins, l’ensemble des intervenants s’accorde sur ce cri du coeur : “Start-Ups ! Venez vous implanter en Tunisie !”.
Une seule adresse pour toute personne qui souhaite développer une activité en Tunisie : la FIPA, Foreign Investment Promotion Agency. (“Et la mienne aussi”, de rajouter Mr Gaaloul).
Mr Gaaloul* a pris plaisir à rappeler que l’administration tunisienne a su se préserver pendant la Révolution, au cours de laquelle la population n’a pas subi une seule coupure des moyens de communication, et très peu de fermetures (écoles, administrations..).
Plus aucun doute, la Tunisie souhaite devenir le dragon de l’Europe…
*Je confirme votre impression selon laquelle l’homme politique a monopolisé près de 95% de la parole, quand bien même il était en présence de moult personnes tout aussi intéressantes (au minimum) que lui.
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