Cela ne vous a certainement pas échappé (et si oui, courez vous inscrire…) Girlzinweb organise le 13 février son Amphi#2 Mobile IT sur le thème de la révolution du secteur mobile, et nous parlerons notamment des chiffres clés et des usages avec Blandine Silverman, directrice mobile de Comscore. Avant de découvrir en exclusivité certains chiffres et son analyse du marché, voila un petit aperçu des tendances européennes pour les constructeurs de smartphones sur la base de données publiées par Comscore dans la presse.
La diffusion des smartphones dans le marché mobile a poursuivi en 2011 sa croissance, et ses perspectives de nouvelles parts de marché pour les constructeurs et fournisseurs d’OS. Différentes stratégies s’affrontent, entre OS propriétaire ou ouvert, multi-OS ou OS unique, sur la largeur de la gamme de terminaux, sur le niveau de prix, etc..
Dans un marché encore loin d’être mature, les évolutions de ces parts de marché sont donc encore volatiles, et les chiffres des différents analystes particulièrement attendus ! Des infos cruciales notamment pour les opérateurs, les développeurs, les marques, ou les acteurs du m-commerce dans leur stratégie de présence mobile.
Mi-janvier, le cabinet d’étude Comscore publiait dans un communiqué de presse des chiffres issus des études MobiLens sur le marché européen des smartphones au dernier trimestre 2011 (moyenne sur 3 mois à fin novembre 2011). Les chiffres de ce Top 5 des parts de marché de Comscore concernent le parc installé, en volume, et non les ventes de terminaux (deux types de données reflétant une réalité différente du marché). Les données ici publiées concernent “l’Europe des 5”, soit l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et le Royaume Uni.
Sur le podium : Nokia, Apple et Samsung
Nokia, malgré une part de marché en baisse continue depuis 2008, conserve encore sa première place avec près d’un tiers du parc de smartphones (29,7%). Il connaît tout de même une chute de 17% sur un an, et la poursuite de sa stratégie d’OS “maison” avec Symbian,n’a pas inversé la tendance. Nokia a d’ailleurs sorti en octobre ses smartphones Lumia fonctionnant sous Windows Phone, l’OS de Microsoft : un nouvel angle d’attaque pour se maintenir, voire revenir sur le devant de la scène? Il est sûr que le constructeur compte encore sur sa forte présence sur le marché, ses investissements sur des terminaux NFC, ou sa présence ancienne sur le marché de la cartographie -et donc des applications liées à la localisation- pour rester dans la course, avec ou sans OS propriétaire.
La part de marché d’Apple reste elle stable (+0,9%) avec 20,4% du marché,.Le “pionnier” des smartphones grand public se maintient avec une stratégie de terminal unique/OS unique haut de gamme, et malgré une concurrence accrue en termes de nombre d’acteurs et de la qualité de leurs terminaux et systèmes d’exploitation.
Samsung, un des plus gros constructeurs sur le marché mobile global (smartphones et non smartphones) en Europe, arrive en 3ème position avec 17% de part de marché, et une croissance annuelle soutenue de 9,5%. La stratégie originale du constructeur, entre une gamme large de terminaux sous Android, dont ses smartphones phares tels que le Galaxy S sorti en 2010 , ou le Nexus en 2011, et une gamme plus “low-cost” sous son OS propriétaire Bada avec notamment le Samsung Wave), semble donc porter ses fruits et continue à imposer la marque sur le marché des smartphones où elle n’est apparue que mi-2009.
Android, allié de taille pour Samsung comme pour HTC
HTC arrive ensuite, avec 10,7% du marché de la zone, et une croissance plus modeste de 2,7% sur un an. HTC a developpé une statégie de double OS ouverts, avec des terminaux Android ainsi que d’autres sous Window Phone. Moins connu du grand public avant son arrivée sur le marché des smartphones qu’un Samsung, HTC touchait plutôt une clientèle avec une certaine appétence technologique (oserais-je dire un peu geek 😉 ), sur des terminaux de milieu de gamme tarifaire, et se démocratise grace à la “vague Android”.
D’autres chiffres communiqués par Comscore nous apprennent par ailleurs qu’au 3ème trimestre (juillet) 2011, HTC et Samsung représentaient à eux seuls plus de 66% des terminaux Android sur la zone EU5, avec respectivement 34,6% et 31,7% des terminaux sous l’OS de Google. Sony Ericcson vient ensuite avec 15,1% du marché des terminaux Android.
Ce dernier ne figure pas dans les chiffres de ce Top 5 des constructeurs de smartphones et représenterait donc moins de 10% du parc. Sony-Ericson a multiplié ses efforts depuis le courant de l’année 2010 pour se positionner sur ce marché, avec d’importants investissements de communication notamment autour de ses terminaux Xperia, qui représentent la grande majorité de ses ventes.
RIM, suivi de Sony Ericson et de plus petits acteurs occupent le tiers restant du marché
La 5ème place revient en effet à RIM avec ses terminaux BlackBerry, qui représente 10,1% du parc de smartphones sur la zone EU5, et maintient sa position puisqu’il enregistre une croissance de 0,5%. L’autre pionnier des smartphones, ayant une stratégie d’OS unique et propriétaire à l’image d’Apple, et un seul terminal décliné en série, a en partie réussi le passage d’un marché majoritairement professionnel à une démocratisation auprès du grand public. Il a notamment misé sur son service de messagerie instantanée (IM) gratuite entre terminaux Blackbbery, le fameux BlackBery Messenger, très prisé notamment auprès des jeunes clients adeptes des services. Mais le constructeur est faiblement positionné sur le marché des applications grand public, avec un store assez restreint et boudé en comparaison de l’Android Market ou de l’ Appstore.
Les autres acteurs se partagent donc les 13% du marché restant : on y trouve notamment Sony-Ericson, mais aussi des constructeurs comme ZTE ou Huawei, acteurs chinois positionnés sur des smartphones low-cost sous Android.
Des tendances à corréler au marché des fournisseurs d’OS
L’élargissement du marché des smartphones se poursuit donc en 2011. La tendance à la hausse de constructeurs se positionnant sur Android, et le maintien d’Apple semble se confirmer (voir notamment l’article du blog d’Idaho Consulting sur la transformation du paysage sur le marché des smartphones en 2010.)
Android, qui lors de son arrivée en 2008 était souvent qualifier d’OS de la crise, a réussi à s’imposer sur un marché offrant des nouvelles perspectives aux constructeurs (et dans un marché mobile européen plutôt mature), mais où la réalisation de son propre OS représentait un investissement lourd et potentiellement risqué au vu des efforts nécessaires en parallèle sur les développements et le marché applications. L’OS de Google a réussit à séduire les utilisateurs, et les acteurs de l’internet mobile, et a consolidé sa position au delà de son avantage financier.
Certains constructeurs envisagent cependant le déploiement de leur propre OS, maintenant qu’ils ont développé leur présence la visibilité de leur marque sur le marché, et afin de limiter leur dépendance envers un (tout puissant) Google ou Windows dans l’univers digital.
L’analyse en complément de l’évolution des parts de marché de ces OS est donc indispensable pour suivre ce marché des smartphones, et fait l’objet d’un autre article à venir très prochainement 😉
Crédits image : megaphone.blogspot.com