paris web

Lors de la 2ème journée de conférences Paris Web, deux interventions on retenu mon attention.
Dans les deux cas il est question d’améliorer l’expérience utilisateur en utilisant de nouvelles technologies.

Designing with sensors : creating adaptive experiences par Avi Itzkovitch

Contexte d’utilisation

Le sujet est plus que jamais d’actualité. Avec l’essor des smartphones, les expériences utilisateur sont amenées à changer selon le contexte. Mais il ne s’agit pas ici seulement de téléphones ; avec l’internet des objets et la domotique, on entrevoit une myriade d’applications possibles.

Selon Avi Itzkovitch, le design adaptive c’est le design qui s’adapte à l’utilisateur et non pas uniquement au device (ce qui et le cas du responsive). Il s’agit d’utiliser toutes sortes de capteurs afin d’identifier le contexte dans lequel la personne se trouve.

Utilisation des capteurs

Parmi les capteurs de nos smartphones : GPS, microphone, accéléromètre, caméra, date et heure.

Ces différents capteurs vont permettre de faire réagir des interfaces selon que la personne se trouve en extérieur, dans une boutique, un centre commercial, ou encore dans un contexte bruyant.

Concrètement, Avi donne l’exemple de thermostats intelligents, qui apprennent les préférences de l’utilisateur et qui savent quand moduler la température selon l’heure de la journée, si les occupants sont dans les locaux ou pas etc.

Le futur

Autre exemple qui pourrait se réaliser dans un futur très proche : imaginez que votre réveil sonne 20min avant l’heure à laquelle vous l’avez réglé, vous informant que votre ligne de métro est suspendue et que vous allez devoir prendre le bus, ce qui allonge votre trajet. On vous informe également qu’il risque de pleuvoir et que vous devriez prendre un parapluie.

Au contraire de la vidéo qui annonçait les débuts de Google Glass, on n’attend pas que la personne se trouve devant la bouche de métro pour l’informer que la ligne ne fonctionne pas. Pour une UX optimale, il faut anticiper.

Géolocalisation indoor

Un autre usage de ces capteurs est la géolocalisation indoor. Il est aujourd’hui difficile de géolocaliser avec précision un utilisateur à l’intérieur d’une boutique par exemple, cependant des solutions à fort potentiel voient le jour, comme les iBeacons.

La technologie, c’est mal (?)

La présentation s’est terminée par une série de questions réponses dont le thème m’a beaucoup surprise. En effet, le public posait essentiellement des questions philosophiques sur les dérives possibles : va-t-on devenir des robots qui ne peuvent pas penser par eux-même ? Ma vie privée et mes habitudes vont-elles être rendues publiques ?

Il me parait pourtant évident que ce n’est pas la technologie qui est en cause mais l’utilisation qui en est faite, comme pour la télévision, les voitures, Internet etc. Comme toujours, c’est aux concepteurs de faire bon usage de ces nouveaux horizons qui s’offrent à nous, et aux utilisateurs de faire des choix réfléchis.

Boucles de rétroaction par Florian Le Goff

Dans la même veine, Florian Le Goff aborde le sujet des « boucles de rétroaction ».

Il s’agit ici de s’appuyer sur les analytics d’un site web pour automatiser le contenu qui va être proposé à un visiteur.

Collecter des données

Il est possible de récolter de nombreuses donnée : adresse IP, date et heure, navigateur, identifiant de la personne si elle est connectée, produits consultés, type de livraison choisi, panier moyen, type de paiement, langue, pays…

A l’aide de toutes ces données, on peut déterminer un comportement d’achat. Amazon est un bon exemple car ils utilisent un algorithme se basant sur ce type de données afin de proposer des produits pertinents à l’internaute.

Next step

Une fois ces données collectées, il est possible, à l’aide d’un outil (Kiss metrics, Mix Panel) de définir des scénarios : si l’utilisateur a suivi tel parcours, alors il voit le contenu X sur la page Y.

Florian donne pour exemple concret le cas d’une newsletter : au lieu de paramétrer l’envoi au même moment pour tous les utilisateurs, il est plus pertinent de l’envoyer au moment où l’on sait que l’utilisateur est susceptible de surfer sur le site en question.

Ne pas effrayer ses clients

Florian met en garde contre une utilisation abusive de ce genre d’outil. S’ils sont très puissants, ils peuvent mettre l’utilisateur mal à l’aise s’il a l’impression que son intimité n’est pas respectée. L’exemple le plus parlant est celui de cette adolescente dont Target savait qu’elle était enceinte avant même qu’elle l’annonce à ses parents…

Les analytics, c’est mal (?)

Encore une fois, les réactions du public étaient mitigées. Bien entendu on pense aux cas extrêmes d’atteinte à la vie privée, mais il faut garder en tête l’objectif principal : proposer plus rapidement à l’utilisateur le contenu qu’il cherche, quand il le cherche.

With great power comes great responsibility, Benjamin Parker