Un regard sur le ScrumDay 2015
Il existe plusieurs rendez-vous incontournables au sein de la communauté des agilistes. Le ScrumDay en fait partie. Pendant deux jours, 600 personnes de France et d’ailleurs se réunissent pour apprendre et échanger sur « « Scrum », mais aussi les méthodes agiles et les courants de pensée qui animent la communauté des coachs, scrum masters, product owners, développeurs, dirigeants et curieux. Voici mon regard sur cet événement.
Les lectures à ne pas manquer
Comme d’habitude, à chaque fois que je repars d’un événement autour de l’agilité, j’ai avec moi un cahier de notes rempli de références littéraires. A une époque, j’ai cru que lire était réservé aux littéraires. Et bien depuis que je suis scrum master, s’organiser du temps pour ouvrir un bouquin n’a jamais été autant une priorité. J’ai même prévu de bientôt déménager pour rallonger mon temps de transport et avoir au moins 1h de lecture par jour (bon, ce n’est pas la seule raison…) “Je lis et je teste avec des clients” comme a dit Pablo Pernot lors de sa conférence “la horde agile”.
Voici la liste des ouvrages piochés au gré des conférences/ateliers/discussions réalisés :
- La psychologie évolutionniste, d’Edgard Morin qui explique l’importance de comprendre d’où l’on vient, ce qui explique nos instincts.
- Scrum et XP depuis les tranchées, de Henrik Kniberg qui illustre le besoin de faire rentrer l’émotion pour comprendre l’agile.
- Scrum en action, de Guillaume Bodet. Une vision plus trop moderne mais qui aura le mérite de montrer à quel point la pensée agile évolue.
- Creativity Inc, de Ed Catmull et Amy Wallace et dans lequel il est expliqué qu’il faut chercher la responsabilité partagée en entreprise. “Everyone is invested in helping everyone else turn out their best work”.
- Building micro services, By Sam Newman qui vante des applications découpées et des fonctionnalités faciles à déployer de manière indépendantes.
- Inspired: How To Create Products Customers Love, de Marty Cagan qui explique qu’il faut remplacer la gouvernance par le management de produits.
- Start with Why: How Great Leaders Inspire Everyone to Take Action, de Simon Sinek qui insiste sur les produits créateurs d’impact business. Cet ouvrage semble être un bon complément à l’atelier que nous avons animé avec Dragos sur l’Impact Mapping.
Ce que je compte réutiliser/tester
- Le fonctionnement en stream lines appliqué chez lesfurets.com et qui permet de s’assurer que l’équipe travaille à x% de son temps sur le build, le BA (business as usual) et les chantiers techniques… Ce sera sûrement pertinent pour une équipe qui travaille en flux continu chez mon client.
- Les slogans affichés chez blablacar : “Never assume, always check”, “Done is better than perfect”, “In trust we trust”. En faire des affiches à coller un peu partout me semble une excellente idée.
- Le système “blablaswap” de Blablacar qui consiste à passer une semaine dans un bureau autre que le sien pour renforcer l’interaction et la compréhension entre les équipes techniques, marketing, etc…
- Arriver en tant que coach auprès d’une équipe avec l’état d’esprit “On va faire un petit bout de chemin ensemble”, plutôt qu’un méthode prédéfinie. Telle était la démarche de Christophe Addinquy en arrivant chez ErDF.
- Arrêter de parler de “ce que l’on a fait hier” aux stand-ups, car cela renforce le sentiment de flicage de l’équipe. Mais plutôt orienter l’échange sur ce que l’on va faire aujourd’hui. Conseil pris auprès d’une équipe qui applique cette règle chez Lectra.
- Créer une “révélation opérationnelle” en insistant sur l’importante de commencer par écrire tout de suite les tests avant de démarrer les développements d’une fonctionnalité. Comme Christophe l’a fait chez ErDF. Insister sur le fait qu’un test est univoque, facilement incrémental, idéal pour partager la connaissance, ludique dans sa construction. Essayer de trouver toutes les mises en situation afin de réaliser un transfert entre celui qui porte le besoin et celui qui va le tester.
- Parvenir à dédramatiser une situation auprès d’une équipe comme ils le font chez ErDF : “si on se plante, on ne se plante que de trois semaines”.
- Jeter ma chaise par la fenêtre pour me forcer à ne jamais m’asseoir devant mon pc en solitaire, mais plutôt consacrer la plupart de mon temps à aller discuter avec les équipes comme le suggérait Jean-Hugues Hamelin de chez ErDF.
Les rencontres qui m’ont marquées
- Toute une équipe de scrum masters et product owners de chez Lectra qui m’ont exposé leurs soucis de parvenir à une vraie collaboration entre les équipes techniques et les équipes en charge de définir vision, backlog et plan de release. Je leur ai conseillé de réaliser un OAA en invitant un maximum de personnes avec qui ils doivent travailler au quotidien, pour trouver ensemble une meilleure façon de travailler.
- Un coach agile en poste chez Axa avec qui j’ai fait l’ice bracker du vendredi matin. L’un devait exprimer un rêve. L’autre devait proposer une solution. J’ai rêvé d’équipes plus émancipées (qui arrêtent de se considérer comme exécutantes), il m’a proposé de trouver une personne partageant mon rêve dans l’équipe et de m’appuyer dessus pour initier le changement souhaité. Il a rêvé d’introduire plus de liberté dans son quotidien. Je lui ai proposé de demander un temps partiel pour avoir une journée dans la semaine sans aucun programme fixé à l’avance.
- Patrick Bobo de chez So@t qui nous a fait un super feedback sur l’atelier Impact Mapping que nous avions organisé avec Dragos et avec qui j’ai depuis échangé quelques tuyaux de scrum master.
Les phrases qu’il faudrait que j’arrive à replacer
- “We remember failure more than we remember success”, Dave Snowden
- “La vraie différence de l’homme par rapport aux autres espèces c’est la collaboration” nous disait Pablo Pernot dans “La horde agile”
- “All paths up are different. All paths down are the same”, Dave Snowden
- “L’agilité c’est le terme marketing de “complexité” », Pablo Pernot
- “Le cycle en V c’est : phase 1 l’espoir, phase 2 la pression, phase 3 on va tous crever” expliqué par Jean-Hugues Hamelin de chez ErDF
- “Le pire qui puisse arriver c’est de donner un ordre à une équipe et qu’elle le suive”, Christophe Addinquy cité dans la présentation du REX ErDF
- “We don’t remember the past in the same way”, Dave Snowden
- “Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités”, Spiderman
Ce que j’ai loupé
- Passer du temps à la coach clinic. Pourtant j’avais noté plusieurs sujets que je voulais aborder avec des gens qui ont de la bouteille.
- Tous les ateliers auxquels je n’ai pu assister animant moi-même une session de 2h le jeudi après-midi.
- Aller serrer la main à Alexandre Boutin, Jean-Claude Grosjean. Auteurs dont je lis religieusement les publications et que je n’ai pas osé aborder.
J’ai eu l’impression de participer à un énorme mariage en famille sur 2 jours. Je ne peux que vous conseiller de vivre cette expérience l’année prochaine !
Bonjour Géraldine,
Merci pour cet excellente synthèse du ScrumDay auquel j’ai également participé.
J’ai fait le même constat sur les ateliers et conférences que j’ai ratés (notamment votre atelier sur l’impact mapping), j’attends avec impatience les vidéos des conférences dès qu’elles seront disponibles en ligne pour pouvoir me rattraper.
Au plaisir de se croiser sur le prochain ScrumDay 2016 🙂
Merci pour ce compte-rendu !
Trés beau CR de conférence. Bravo!
Et la prochaine fois, pas d’hésitations 🙂
JC
C’est de l’oncle Ben la citation, pas de Spiderman :p
J’espère pouvoir me libérer l’année prochaine pour vivre ça