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Lors du Websummit 2015, nous avons rencontré Nell Watson, entrepreneure et intervenante à la Singularity University. Nous sommes revenues sur ses travaux de recherche autour de l’éthique dans la robotique et sur son entreprise, Poikos.

Vous faites de la recherche autour de l’apprentissage des valeurs humaines aux machines, est-ce vous pouvez nous en dire un peu plus?

Les machines ont une influence de plus en plus importante sur notre société, beaucoup de tâches réalisées par des êtres humains sont aujourd’hui gérées par des machines; et la tendance ne va pas s’inverser. Les machines vont prendre une part de plus en plus importante dans notre vie quotidienne, sur un registre de plus en plus personnel. Prenez l’exemple des assistants virtuels, contrôlés par une Intelligence Artificielle, avec lesquels on interagit en envoyant en email ou vocalement, par téléphone. Il est donc important pour les machines de comprendre les valeurs humaines les plus élémentaires, l’éthique commerciale de base, afin que nous puissions leur faire confiance. Si on veut qu’elles fassent plus, des tâches plus élaborées, il faut qu’on se sente en sécurité et en pleine confiance. Il faut qu’on sache que la machine agira de la même façon, ou presque, qu’un humain.

Tout ça est encore très expérimental mais on commence à constater de vrais progrès!

En quoi la Singularity University (SU) vous a influencée?

Je donne des cours en sciences informatiques depuis que j’ai 24 ans. Il y a deux ans, j’ai décidé de participer en tant qu’étudiante au programme d’été de la SU… et c’était incroyable, tellement intense! Ca a façonné une nouvelle façon pour moi de voir le monde. J’ai acquis de nouveaux outils pour comprendre ce qui se passe autour de moi, de nouveaux modèles pour comprendre pourquoi les choses sont comme elles sont aujourd’hui et comment elles vont évoluer dans un futur proche. J’ai commencé à partager sans cesse mes pensées, mes réflexions autour de moi, sur internet et aujourd’hui je suis une intervenante reconnue!

Pouvez-vous nous parler de Poikos et des challenges auxquels vous répondez?

Quelque part, c’est assez simple : c’est une façon de démocratiser le scan du corps par n’importe qui. Il suffit d’utiliser la caméra de son Smartphone et de prendre une photo de face et une de profil. Poikos reconstruit ensuite le corps en 3D en quelques secondes avec plus d’une centaine de mesures corporelles. Vous obtenez donc un avatar 3D qui permet de suivre comment votre corps évolue à travers le temps, de vous projeter dans une silhouette différente ou d’acheter plus facilement des vêtements en ligne. Nous somme en train de créer l’accès à un marché du sur-mesure de masse, afin que chacun puisse porter un vêtement fait juste pour lui. Il manquait un lien, un outil technologique accessible. Comment rendre accessible la création d’une pièce unique sans capture précise et simple des dimensions du corps? J’ai décidé de m’attaquer à ce problème et j’ai pris 6 mois de congés. J’ai beaucoup réfléchis et j’en ai parlé à tout un tas de gens brillants autour de moi. Aujourd’hui nous avons le coeur de ce qui va être notre technologie.

Du coup, vous prévoyez de créer un écosystème de partenaires pour développer Poikos?

Tout à fait! Depuis le début, nous voulions nous concentrer uniquement sur notre coeur de métier qui est de capturer et restituer en 3D le corps humain, aussi précisément que possible, et c’est ce que nous faisons. On ne fait pas de la capture 3D de maison ou de chat. On ne fait pas de recommandation de tailles de vêtements ou d’exercices de sport. Nous préférons travailler avec des partenaires experts dans ces domaines. C’est pourquoi nous avons une API qui permet de se brancher très facilement à notre technologie depuis une application, un site, un système…