Clara Delétraz et Béatrice Moulin

Clara Delétraz et Béatrice Moulin

Trois questions à Clara Delétraz, co-fondatrice de Switch Collective

Après six années passées dans le secteur public, vous avez décidé, en juin 2015, de devenir entrepreneure. Quel a été le déclic ?

J’ai toujours été en recherche de sens et d’impact dans ce que je faisais. Après mon école de commerce, j’ai opté pour des expériences professionnelles dans de grands groupes avant de m’orienter vers le secteur public où je pensais trouver plus de sens. Je ne pensais pas encore à l’entrepreneuriat ; c’était même plutôt une démarche qui me faisait peur à l’époque.
Pendant six ans, j’ai travaillé pour le secteur public, notamment sur le projet du Grand Paris. Puis j’ai rejoint le cabinet de Fleur Pellerin en octobre 2013 et lancé l’initiative French Tech pour développer le tissu entrepreneurial français en région et à l’international. Cette mission a été pour moi l’occasion de servir l’intérêt général tout en développant ma fibre entrepreneuriale. Quand j’ai senti que j’arrivais au bout de ce que je pouvais apporter à l’intérieur du système de l’Etat, j’ai décidé de prendre mon envol.

Comment est né Switch Collective ?

De nos histoires personnelles! J’ai rencontré mon associée, Béatrice Moulin, il y a deux ans. Nous cherchions déjà à donner du sens à notre job, à avoir de l’impact. Nous avons beaucoup échangé avec d’autres sur ces questions-là et nous nous sommes aperçues que cette envie de sens résonnait très fort chez nos interlocuteurs alors que le marché de l’emploi était en transformation radicale. Désormais, il n’y a plus de voix toute tracée et les parcours professionnels sont de plus en plus chaotiques. Il faut savoir inventer son propre chemin en permanence, savoir switcher en somme. C’est ça que nous voulons apprendre aux gens : savoir switcher!
Notre mission, c’est de créer un écosystème avec tous les ingrédients pour apprendre aux gens à construire un parcours qui leur correspond. Nous fédérons une communauté qui rencontre déjà un beau succès puisque, quelques semaines après son lancement, en octobre dernier, elle rassemblait déjà plusieurs centaines de personnes. Nous lui proposons des événements, des conférences, du contenu mais aussi des formations. Nous avons justement lancé notre premier programme de formation: « Fais le bilan calmement ». Un programme concret et inspirant pour enclencher son switch!

Quels conseils donneriez-vous à ceux et celles qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat mais qui n’osent pas ? 

Je n’aime pas trop le terme « se lancer » car cela fait peur ; on a l’impression que l’on va sauter dans le vide, ce qui est loin d’être rassurant. Le jour où j’ai compris que créer son entreprise, c’était avancer en faisant des petits pas, cela m’a aidé à dédramatiser. Ce qui compte, selon moi, c’est le pendant, les étapes par lesquelles vous passez au jour le jour. Pas l’AVANT/ APRES qu’on voit dans les magazines.
Certains voient l’entrepreneuriat comme une fin. Ces personnes-là ont en général un vrai sens du business ; ils ne s’imaginent pas avoir un boss. Je ne pense pas que ce soit la majorité. Considérer par contre l’entrepreneuriat comme un moyen est une bonne manière pour « se lancer ».  Se demander « quel problème ai-je envie de résoudre ? Que pourrais-je apporter à un secteur, à une communauté ? » est déjà une façon d’avancer et de trouver une idée. On peut se servir aussi de son histoire personnelle et des problèmes que l’on rencontre soi-même.
Très souvent, le premier réflexe est de ne pas en parler de peur que quelqu’un vous vole votre idée. Or, en parler c’est déjà préempter le sujet, obtenir aussi un feedback. C’est aussi une manière de susciter les premières opportunités!

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